* * *
Mais là, je suis devant le miroir, à me dire que ça ira, que
j’arriverais à me retenir de pleurer. C’est ça, il faut que j’arrive à ne pas
le faire. Je n’aime pas pleurer. En même temps, je ne connais personne qui aime
ça, finalement.
J’arrange ma coiffure, pour qu’elle soit la plus jolie possible,
je me force à sourire devant le miroir, mais je ne sais tellement pas mentir
que ça sonne vide, comme l’intérieur de mon cœur en ce moment même. C’est
horrible de se dire ça, que son cœur soit vide, que pour le moment il n’y a
rien. Et c’est vrai, il n’y a vraiment que le néant. Comme si tout c’était
envolé avec toi. Près de moi, tu étais si bien, tu comblais tout mon cœur, et
maintenant il n’y a plus rien. Rien d’autre que cette impression de lassitude
quand je n’y pense pas, et mon ventre qui se resserre brusquement quand l’idée
de ta présence me revient.
Quand tu n’es pas dans ma tête, c’est un peu comme si tout
va bien, même si je ne pense plus à rien, juste à ce que je dois faire, et en
ce moment, je pense surtout à arranger ma veste noire. Tu aurais sûrement dit
qu’elle était très jolie. Mais ce n’est pas vrai, je ne suis pas belle comme
ça, parce que je suis toute seule.
Tu n’es plus là, et tu ne sais même pas à quel point ça me
fait mal, car tu n’es plus ici pour me voir souffrir, et tenter de me rassurer,
ou pour constater que ça y est je ne peux pas m’empêcher de pleurer. Mes larmes
coulent, brûlent mes joues, et qu’importe, je m’en moque.
Tu étais tout pour moi, tu étais celle qui parvenait à me
calmer à n’importe quel moment, tu étais toujours celle qui m’empêchait de
frapper dans le mur quand quelqu’un m’énervait et que je savais que de toute
façon je ne pouvais pas lui faire savoir avec violence. C’est plus fort que moi
de toute façon, et là tu sais quoi ? Tu es absente, et personne ne peut me
retenir, alors je n’ai qu’une seule envie c’est de tout frapper. De tout casser
autour de moi, de hurler, et peut-être aussi de courir. Tu dirais, que c’est
comme d’habitude, n’est ce pas ? Tu me frotterais la tête et me serrerais
contre toi, sans que nous puissions néanmoins nous toucher.
Pourtant je reste devant mon miroir, calme comme tout, à me
taire, à me contenter de regarder mon reflet, à essuyer ces larmes qui ruinent
mon maquillage que j’ai fait pour toi. Juste pour que tu ne puisses pas voir
que je vais mal, que ce masque de noir et de rouge me cache par honte de ce que
je ressens. Tu m’avais toujours dit, de ne jamais pleurer seule, de toujours
t’en parler.
Mais quelle idiote tu fais, tu sais. Tu n’es pas là pour me
le dire, me consoler, m’arrêter. Tu es une sale lâche alors. Une tricheuse
partie trop tôt, et je t’aime. Peut-être trop fort.
Je sors de la salle de bains, quittant ce miroir qui me
faisait l’impression d’être devant un public, qui serait mon reflet. Mais
depuis ce matin, non pardon, depuis quelques jours, j’ai l’impression d’être
sur la scène. Sur une scène ou tout le monde me regarde, en me pointant du
doigt en silence, en m’écoutant parler, mais en riant par derrière. Je n’aime
pas ça. Tu le sais de toute façon, je n’aime jamais la foule, depuis ce qui
c’est passé il y a longtemps.
Je sors dehors, habillée tout de noir, et je me dirige vers
ce lieu où tu ne gis pas. Comment peut-on enterrer quelqu’un dont ont ignore la
mort ?
Pourtant, je peux faire le deuil comme ça. Je m’arrête
devant une tombe au hasard, en imaginant que ça peut-être toi en dessous, oui
c’est ça, que c’est ton corps qui est enterré là et non pas le nom qui est
écrit sur la tombe.
Je suis stupide, tu me l’aurais dit.
Les médecins, par contre, auraient été ravis de savoir que
la voix qui me trottait dans la tête est enfin partie….Mais à quel prix ?
Au prix que je pleure depuis quatre jours, de ne plus t’entendre me dire ce
qu’il faut faire ? D’accord, je m’isolerais peut-être moins, mais parfois
j’étouffe tu sais. J’étouffe de ne plus te savoir près de moi, car je ressens
le vide, je l’ai déjà dit, je sais, mais c’est si vrai…Non pardon, c’est trop
vrai.
Je sais que tu ne pourras jamais revenir, c’est presque
comme si tu me l’avais dit. Je ne suis pas schizophrène, presque, juste un peu.
J’ai juste crée quelqu’un pour m’aider à me soutenir quand ça allait mal, quand
tout le monde me regardait à cause de certaines choses. Mais tu étais quelqu’un
de trop important pour moi.
Je serai ta meilleure amie, toujours. Même si tu n’es plus
là maintenant. C’est fou à dire, mais je me dis quand même que je pourrais te
revoir, ou rencontrer quelqu’un au même caractère que toi, même si ça doit être
impossible. Tu ne serais pas pareil. Non, personne ne sera jamais comme toi.
Tu étais celle sur qui je comptais le plus, quand je n’avais
pas d’amis.
Alors j’ai le droit de faire comme si tu étais morte, tu
sais, parce que c’est un peu ça. Un peu vrai. Laisse-moi pleurer, pour faire le
deuil de toi, devant cette tombe prise au hasard.
Laisse-moi exploser tous les sentiments que je garde en moi
pour les cacher devant les autres qui ne peuvent pas comprendre.
Toi qui m’avais dit que tu serais là partout là où je
voudrais, tu n’es qu’une sale menteuse, tu es partie.
Mais tu sais, je t’attendrais. Toujours. Crois-moi. Je
prierais toujours pour que tu reviennes, car tu sais, que tu resteras celle qui
aura toujours été la plus précieuse à mes yeux.
Fin
Donc les chansons sont Lorie, oui, Lorie… J’ai écrit sur
Lorie pour ce texte. Mon dieu.
Et les chansons sont La positive attitude, près de moi,
c’est plus fort que moi, sur la scène, je serai (ta meilleure amie) !
Voilà :D.
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