samedi 27 juillet 2013

24h de la nouvelle - Deuil

Image : Trouvée sur Google Images xD

* * *


 Je suis devant le miroir, à me dire que tout ira bien, tout se passera bien. On a toujours dit que j’avais la positive attitude, que je souriais toujours. C’est vrai, je pète la forme, j’aime faire rire les autres, leur raconter des blagues, des histoires drôles, les amuser. J’aime les voir s’amuser de mes sourires et me dire que je suis bête avec un air rieur. J’aime tout ça, c’est vrai. J’adore rendre heureux les gens, et je dois avouer que je suis douée pour ça.
Mais là, je suis devant le miroir, à me dire que ça ira, que j’arriverais à me retenir de pleurer. C’est ça, il faut que j’arrive à ne pas le faire. Je n’aime pas pleurer. En même temps, je ne connais personne qui aime ça, finalement.

J’arrange ma coiffure, pour qu’elle soit la plus jolie possible, je me force à sourire devant le miroir, mais je ne sais tellement pas mentir que ça sonne vide, comme l’intérieur de mon cœur en ce moment même. C’est horrible de se dire ça, que son cœur soit vide, que pour le moment il n’y a rien. Et c’est vrai, il n’y a vraiment que le néant. Comme si tout c’était envolé avec toi. Près de moi, tu étais si bien, tu comblais tout mon cœur, et maintenant il n’y a plus rien. Rien d’autre que cette impression de lassitude quand je n’y pense pas, et mon ventre qui se resserre brusquement quand l’idée de ta présence me revient.
Quand tu n’es pas dans ma tête, c’est un peu comme si tout va bien, même si je ne pense plus à rien, juste à ce que je dois faire, et en ce moment, je pense surtout à arranger ma veste noire. Tu aurais sûrement dit qu’elle était très jolie. Mais ce n’est pas vrai, je ne suis pas belle comme ça, parce que je suis toute seule.
Tu n’es plus là, et tu ne sais même pas à quel point ça me fait mal, car tu n’es plus ici pour me voir souffrir, et tenter de me rassurer, ou pour constater que ça y est je ne peux pas m’empêcher de pleurer. Mes larmes coulent, brûlent mes joues, et qu’importe, je m’en moque.

Tu étais tout pour moi, tu étais celle qui parvenait à me calmer à n’importe quel moment, tu étais toujours celle qui m’empêchait de frapper dans le mur quand quelqu’un m’énervait et que je savais que de toute façon je ne pouvais pas lui faire savoir avec violence. C’est plus fort que moi de toute façon, et là tu sais quoi ? Tu es absente, et personne ne peut me retenir, alors je n’ai qu’une seule envie c’est de tout frapper. De tout casser autour de moi, de hurler, et peut-être aussi de courir. Tu dirais, que c’est comme d’habitude, n’est ce pas ? Tu me frotterais la tête et me serrerais contre toi, sans que nous puissions néanmoins nous toucher.
Pourtant je reste devant mon miroir, calme comme tout, à me taire, à me contenter de regarder mon reflet, à essuyer ces larmes qui ruinent mon maquillage que j’ai fait pour toi. Juste pour que tu ne puisses pas voir que je vais mal, que ce masque de noir et de rouge me cache par honte de ce que je ressens. Tu m’avais toujours dit, de ne jamais pleurer seule, de toujours t’en parler.
Mais quelle idiote tu fais, tu sais. Tu n’es pas là pour me le dire, me consoler, m’arrêter. Tu es une sale lâche alors. Une tricheuse partie trop tôt, et je t’aime. Peut-être trop fort.

Je sors de la salle de bains, quittant ce miroir qui me faisait l’impression d’être devant un public, qui serait mon reflet. Mais depuis ce matin, non pardon, depuis quelques jours, j’ai l’impression d’être sur la scène. Sur une scène ou tout le monde me regarde, en me pointant du doigt en silence, en m’écoutant parler, mais en riant par derrière. Je n’aime pas ça. Tu le sais de toute façon, je n’aime jamais la foule, depuis ce qui c’est passé il y a longtemps.
Je sors dehors, habillée tout de noir, et je me dirige vers ce lieu où tu ne gis pas. Comment peut-on enterrer quelqu’un dont ont ignore la mort ?
Pourtant, je peux faire le deuil comme ça. Je m’arrête devant une tombe au hasard, en imaginant que ça peut-être toi en dessous, oui c’est ça, que c’est ton corps qui est enterré là et non pas le nom qui est écrit sur la tombe.

Je suis stupide, tu me l’aurais dit.
Les médecins, par contre, auraient été ravis de savoir que la voix qui me trottait dans la tête est enfin partie….Mais à quel prix ? Au prix que je pleure depuis quatre jours, de ne plus t’entendre me dire ce qu’il faut faire ? D’accord, je m’isolerais peut-être moins, mais parfois j’étouffe tu sais. J’étouffe de ne plus te savoir près de moi, car je ressens le vide, je l’ai déjà dit, je sais, mais c’est si vrai…Non pardon, c’est trop vrai.
Je sais que tu ne pourras jamais revenir, c’est presque comme si tu me l’avais dit. Je ne suis pas schizophrène, presque, juste un peu. J’ai juste crée quelqu’un pour m’aider à me soutenir quand ça allait mal, quand tout le monde me regardait à cause de certaines choses. Mais tu étais quelqu’un de trop important pour moi.
Je serai ta meilleure amie, toujours. Même si tu n’es plus là maintenant. C’est fou à dire, mais je me dis quand même que je pourrais te revoir, ou rencontrer quelqu’un au même caractère que toi, même si ça doit être impossible. Tu ne serais pas pareil. Non, personne ne sera jamais comme toi.

Tu étais celle sur qui je comptais le plus, quand je n’avais pas d’amis.
Alors j’ai le droit de faire comme si tu étais morte, tu sais, parce que c’est un peu ça. Un peu vrai. Laisse-moi pleurer, pour faire le deuil de toi, devant cette tombe prise au hasard.
Laisse-moi exploser tous les sentiments que je garde en moi pour les cacher devant les autres qui ne peuvent pas comprendre.
Toi qui m’avais dit que tu serais là partout là où je voudrais, tu n’es qu’une sale menteuse, tu es partie.
Mais tu sais, je t’attendrais. Toujours. Crois-moi. Je prierais toujours pour que tu reviennes, car tu sais, que tu resteras celle qui aura toujours été la plus précieuse à mes yeux.

Fin

Donc les chansons sont Lorie, oui, Lorie… J’ai écrit sur Lorie pour ce texte. Mon dieu.
Et les chansons sont La positive attitude, près de moi, c’est plus fort que moi, sur la scène, je serai (ta meilleure amie) ! Voilà :D. 

 Note de l'auteur : En fait, la contrainte était donc de rajouter dans le texte 5 titres de chansons d'un même artiste. J'ai pris Lorie, parce que c'était drôle, et j'ai écrit un texte triste dessus. Ce qui est plutôt contraignant vu qu'en plus j'écoutais les musiques que j'insérais dans le texte. 

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