Note de l'auteur : Cette nouvelle est assez longue, mais c'est normal. Je l'ai écris il y a longtemps, en troisième. Je l'ai fini quand j'étais en seconde ou en première. Je ne l'ai jamais relu. Jamais jamais. Donc il y a certainement des fautes.
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Cela
faisait maintenant longtemps qu’il était devenu ce qu’il était. Peut-être ma
phrase était-elle stupide mais ce n’était que la transcription de ses pensées.
Il avait 16 ans et au lieu de faire des études ou de jour avec ses amis comme
beaucoup d’autres garçons de son âge, Alexis passait son temps à nettoyer et
obéir aux ordres sans jamais broncher. Sans jamais avoir sa propre liberté.
Vivant entièrement à son lieu de travail celui-ci avait beau être gigantesque
et difficile à nettoyer, le jeune homme n’avait pour loger qu’une petite
chambre, pour manger qu’un petit morceau de pain avec pas grand-chose en
accompagnement, et pour habit que des petits vêtements ressemblant tant bien
que mal à quelque chose…
Et
Alexis s’ennuyait. Vivre dans un château c’était vraiment nul. Surtout quand on
se trouvait dans la mauvaise partie. Il y était peut-être serviteur, et
sûrement que cela lui donnait énormément de travail et de fatigue, mais ça ne
changeait rien, l s’ennuyait. Et puis même si le propriétaire était
sympathique, il restait un vieux grincheux grinçant presque juste pour un oui
ou pour un non qui n’aimait pas les fêtes et les agitations. Il disait que
c’était simplement parce que les voleurs se mêlaient souvent à la foule et
allaient sûrement lui voler son argent s’il organisait un bal ou toute autre
fête du même genre.
- Je
me fais vieux…. Il faut que je trouve un successeur digne de moi…
Confia
le vieux monsieur à Alexis, un jour comme ça, parce que le jeune garçon
s’occupait quasiment tout le temps de lui. Le jeune garçon n’ignorais pas que
son maître n’avait jamais eut d’enfants bien qu’il avait un jour eut une femme.
Mais celle était morte avec son enfant lors de l’accouchement, c’était sûrement
pour cela qu’il était aussi grincheux….
-
Qu’en penses-tu Alexis ? demanda le vieillard.
Son
employeur l’avait toujours traité comme le fils qu’il n’avait jamais eut. Même
si Alexis avait été abandonné par ses parents pour servir le vieil homme,
celui-ci s’était immédiatement épris d’un grand amour paternel pour lui. Mais
vu que le jeune garçon restait ce qu’il était, il ne pouvait être le fils du
monsieur, juste son serviteur, et cela ne le dérangeait pas. Ainsi, le jeune
garçon réfléchissa quelques minutes, pour trouver un successeur il fallait
rencontrer des gens, mais comme le vieillard n’aimait pas sortir à l’extérieur
et préférait rester enfermé…
- Je
penses, monsieur, que pour trouver ce successeur, il faudrait déjà savoir
comment vous allez faire… Et donc, j’ai une manière, mais vous ne l’aimerez
peut-être pas…
-
Viens en au fait, coupa sèchement le « maître »
- il
faudrait que vous organisiez une soirée pour le trouver.
- Je
refuse. Pour que l’un de ces voleurs se faufile et … grinça le vieil homme.
-
Monsieur ! Voulez vous un héritier ou non ?
- Ne
me parles sur ce ton petit insolent ! C’est moi qui commande ici !
-
Monsieur Du Chêne… avez-vous un autre moyen que le mien de trouvez un
successeur ? Demanda plus calmement qu’avant le jeune garçon.
-
Bien sûr que oui, rétorqua le vieillard.
-
Alors faites.
Alexis
qui avait terminé son travail auprès du vieux, s’en alla sur ces mots. L’idée
de la fête lui avait soudainement effleurée la tête et il n’avait pas pu
s’empêcher de lui dire. Quand il eut terminé un autre travail qui l’attendait,
il décida d’aller voir son ami Edouard qui était jardinier et qui sûrement
devait être entrain de s’occuper de ses petites protégées. Il aperçu la frimousse
du petit blond qui n’avait que deux ans de moins que lui et le salua.
-
Bonjour monsieur l’ami des fleurs.
-
Bonjour monsieur le provocateur, répondit alors simplement son ami avec un
sourire.
-
Pourquoi donc serais-je un provocateur ?
-
Alors la rumeur qui court depuis quelques minutes sur le fait que tu as été
« insolent » envers le grand chef est fausse ?
Ainsi
tout le monde était déjà au courant de sa discussion avec le vieillard… Les
nouvelles allaient vite dans le château.
- Je
lui aie juste dit ce que je pensais, comme il me l’avait demandé, finit par
lâcher Alexis.
-
Mais ça n’a pas l’air de lui avoir plu…dit alors Edouard en souriant.
Alexis
se mit alors à soupirer il avait surement parlé des fêtes parle qu’il voulait
découvrir comment les gens avaient changés…
-
Mais tu n’as qu’à aller au marché avec Paul. Proposa son ami quand Alexis eut
fini de raconter ce qu’il pensait.
Paul
était le cuisinier principal mais aussi celui qui allait toujours faire les
courses au marché de la ville… C’était l’une des rares personnes à sortir de ce
château.
-
Non merci, il va me donner des ordres tout le long et tu sais très bien que je
ne l’aime pas, finit par dire le jeune garçon à son ami.
-
Fais comme tu veux…Tu peux m’aider à arroser les plantes maintenant ?
-
Bien sûr…
Et
la journée toucha bientôt à sa fin. Alors qu’Alexis cuisinait pour le repas du
soir, la principale dame de compagnie d’Albert Du Chêne vint voir le jeune
serviteur.
-
Monsieur souhaiterais vous parler…
-
Dites lui que je me lave les mains et j’arrive immédiatement.
-
Bien…
La
dame s’en alla, Alexis posa ce qu’il était entrain de cuisiner, lava ses mains
et prévint Paul qu’il allait voir le vieil homme. Puis il se mit en route vers
l’endroit où Albert se trouvait. Qu’allait-il lui demander ? Allait-il lui
reprocher sa conduite du matin ? Où peut-être voulait-il juste lui parler
d’autres choses… Lorsqu’Alexis arriva devant la porte où derrière ce cachait
« le maître » et sûrement sa
dame. Il frappa à la porte et au « entrez » ouvrit la porte et
pénétra dans la salle.
-
Vous pouvez partir maintenant, mademoiselle, annonça alors Albert à la jeune
femme qui avait interpellé Alexis il y a quelques minutes.
La
jeune femme fit alors une simple courbette avec un « oui , monsieur »
et sortit après s’être excusée auprès du jeune garçon pour sortir de la pièce.
Puis, le silence s’installa alors dans la salle il n’y avait plus que le vieil
homme assis sur une chaise qui regardait Alexis, celui-ci était debout bien
droit et fixait le vieillard.
- Je
m’excuse pour ce matin…Finit par dire le jeune garçon.
- Tu
n’as pas à t’excuser, annonça la vieil homme.
Et
le silence revint, comme si aucune des deux personnes se trouvant dans la pièce
ne savait quoi dire à l’autre. Comme un simple silence timide qui pouvait durer
longtemps.
- A
propos de cette fête, finit par commence le vieillard.
Alexis
releva la tête pour mieux écouter son maître.
-
Oui ? demanda-t-il
- Tu
penses qu’avec cette « fête », je pourrais trouver un
successeur ?
-
Oui, je vous l’ai dit, annonça le jeune homme avec un petit sourire.
-
Alors ce n’est pas un caprice d’un adolescent qui veut voir le monde ?
-
Non.
- Je
vais y réfléchir.
-
Comme vous voudrez.
- Tu
peut retourner à ton travail maintenant.
Alexis
ouvrit alors la porte prêt à s’en aller, tournant le dos à son patron.
-
Une dernière chose, dit Albert soudainement.
Le
jeune adolescent se retourna alors pour faire face au « maître »
-
Oui ?
-
Que mange-t-on ce soir ? demanda le vieil homme
- Je
l’ignore, Paul m’a juste demander de
couper des légumes.
- Je
vois…Et bien, bon courage.
Et
ce fut sur ces derniers mots que le jeune garçon s’en alla. Son travail
l’attendait.
Et
sans que l’on s’en aperçoive, une semaine passa comme si rien ne c’était passé
et Alexis fut à nouveau convoqué auprès de « Monsieur Du Chêne ». Ce
jour là il pleuvait et le jeune adolescent discutait avec Edouard de ce temps
vraiment embêtant et pourtant bénéficiant pour les plantes. Lorsque la dame
vint le chercher et qu’il se retrouva en face de la porte de la pièce où était
Albert, il frappa à la porte, et une fois appelé, il rentra, allant vers le
vieillard qui regardait les gouttelettes tombées.
-
Sait-tu pourquoi j’aime la pluie, mon garçon, commença le vieillard ?
-
Non, pourquoi, demanda le jeune homme ?
-
Elle me rappelle que le temps file parfois à toute vitesse, tant, qu’on ne s’en
rends pas compte…C’est ce que disais ma femme les jours de pluie.
- En
y réfléchissant, c’est vrai…
- Et
vois-tu mon garçon, quand elle est morte, j’ai oubliée cette phrase, et je ne
me suis plus jamais inquiété du temps qui passait si vite…Maintenant je me
retrouve sans héritier, et chaque seconde qui passe me fait avancer à l’heure
de ma mort.
-
Pourquoi me dites vous tout cela ?
-
Pour t’interdire formellement d’oublier ce que je viens de te dire.
Le
vieil homme se retourna et regarda droit dans les yeux Alexis, qui paraissait
très étonné par les mots de son employeur.
- A
propos de cette fête…continua Albert
-
Oui ? demanda Alexis
- Si
tu me promets de me trouver un successeur digne de ce nom pendant celle-ci, je
te promets de la faire !
-
Moi ? Mais…S’il ne vous convient pas…
- Je
sais que tu es capable de me trouver celui qui saura parfaitement convenir à ce
château.
-
Bi…Bien… Comme vous voudrez.
Avec
un sourire malicieux, Albert continua néanmoins à parler.
- Tu
préviendras tes collègues, pour qu’ils préparent cette fête et je te confie la
mission d’aller en ville, et de trouver un moyen d’y annoncer la fête. Je
souhaite qu’elle se fasse dimanche. C'est-à-dire, dans 5 jours.
- Ou…Oui
Monsieur.
Et
tout abasourdi, Alexis sortit de la pièce après avoir salué le vieil homme qui
n’avait plus souris ainsi, depuis longtemps… Peut-être trouvait-il ça amusant,
d’accomplir les idées du jeune garçon…
Le
jeune garçon alla ainsi prévenir tout le monde du travail qui les attendait, et
pria pour que le lendemain le temps soit meilleur qu’aujourd’hui. Il se rappela
que la fête se déroulait le dernier jour de la semaine… Dans 5 jours…Dans très
peu de temps. Aidant ainsi de gauche à droite, pour la préparation de la fête,
il ne s’aperçu même pas que la cloche annonçant minuit venait de sonner et ce
ne fut que lorsque la même cloche annonça une heure du matin qu’il se rendit
compte de l’heure et alla se coucher pour s’endormir aussitôt.
Ce
fut le chant du coq qui réveilla le jeune adolescent aux cheveux bruns…Il avait
dormi très peu, pourtant il avait l’air en pleine forme, c’était l’une de ses
particularités. S’habillant avec l’un de ses rares beaux habits, il partit
quelques heures plus tard pour aller demander au crieur d’hurler la nouvelle,
c’était le seul moyen qu’il avait trouvé, d’ailleurs c’était Edouard qui lui
avait soufflé l’idée. Marchant joyeusement en direction de la place, heureux
d’avoir enfin un peu de liberté, regardant les oiseaux chanter, observant le
paysage autour de lui, il percuta quelqu’un.
-
Veuillez m’excusez ! annonça alors Alexis en tendant sa main vers la
personne qu’il avait bousculée.
-
Quelle impolitesse ! On regarde devant nous quand on marche, jeune
impertinent !
Une
grosse femme portant un éventail, le regardait et ne lui serra pas la main.
Elle partit en poussant un grognement et Alexis reprit son chemin. Quel sale
caractère pouvait avoir les femmes d’aujourd’hui… Sa mère avait dut sûrement être
comme ça, mais maintenant qu’il y
réfléchissait, il ne se souvenait plus beaucoup de celle qui l’avait mit
au monde. L’adolescent releva enfin la tête, la femme l’avait néanmoins ramené
sur terre. C’était un peu stupide d’ailleurs, mais il ignorait totalement où se
trouvait le crieur, et même, où il se trouvait lui-même en ce moment. Il savait
que l’homme qu’il cherchait ce trouvait sur la place, mais où était la place,
justement ? Se demandant enfin comment il allait se débrouiller, il
entendit une voix près de lui.
- Eh
petit gars, tu es perdu ?
Il
se retourna vers la voix en jetant un regard froid. Alexis avait horreur qu’on
lui dise qu’il était petit, même si c’était vrai.
-
Non.
Le
ton qu’il avait employé était sec et froid. Il se mit même à faire demi-tour.
- On
dirait bien que je t’ai vexé, excuse moi, annonça l’inconnu.
- Au
revoir, dit sèchement le jeune garçon.
-
Attends ! Je peux t’aider ! Je connais bien la ville et d’ailleurs je
ne t’ai jamais vu avant, tu t’appelles comment ?
-
Alexis…
-
D’accord ! Moi c’est Clément ! Où veux-tu aller ?
- La
place…
-
Oh, c’est simple, suis moi !
Et
l’inconnu maintenant nommé Clément marcha en direction de la place. Alexis le
suivi avec toujours cet air froid. Il était encore vexé pour la remarque de son
guide, et étant assez rancunier…Pourtant, il suivait quand même le brun qui
souriait paisiblement comme si rien ne le dérangeait. Quelques minutes plus
tard, ils arrivèrent à l’endroit tant recherché par le jeune brun.
- Et
bien voilà Alexis, nous sommes arrivés. Si jamais tu as encore besoin d’un
renseignement, demande à voir les frères Fouille-tout, tout le monde nous
connaît ici.
-
Merci…
Le
ton était un peu moins froid et Alexis réussit même à sourire. Après tout,
Clément n’étais pas censé savoir que le jeune garçon détestait être appelé
« petit » ou tout autre synonyme de ce mot.
-
Une dernière chose, je suis peut-être curieux et indiscret, mais pourquoi
cherchais-tu la place ? demanda Clément
-
Pou mon maître au château des Neuf Roses. Il organise une fête dimanche, afin
de trouver un successeur et m’a demandé d’en informer le peuple.
A
quelques mètres d’ici, on pouvait entendre quelqu’un crier les nouvelles, le
crieur. Avec un sourire ingénieux, le jeune homme qui avait guidé Alexis, eut
l’air d’avoir compris le but de l’adolescent.
- Et
bien, très bien… Je vais te laisser. A très bientôt, annonça alors Clément avec
un étrange sourire
Pourquoi
avait-il dit « à très bientôt » ? Ils n’allaient pas se revoir
avant un sacré moment… Et même, ils n’allaient peut-être jamais ce
revoir ! Mais Alexis ne pu rien lui demander, l’autre était déjà parti. Il
soupira et décida d’attendre la fin de la criée pour parler à celui qui
occupait le travail de crieur.
Lorsqu’il
eut terminé de demander à ce qu’on annonce la nouvelle pour la fête il se remit
en route pour le chemin du retour. Il essaya d’ailleurs de le trouver, et quand
il s’aperçu qu’il était revenu sur la place, il alla demander à quelqu’un son
chemin, au lieu de déranger les frères Fouille-tout. D’ailleurs, Clément avait
un frère ? Cela fit plonger Alexis dans d’anciens souvenirs… Quand il
était petit il demandait toujours à ses parents s’ils pouvaient lui donner un
petit frère. Mais il ne l’eut jamais. Parce que lorsqu’il était enfant, le
jeune garçon ignoraient que ses parents ne l’aimaient pas, car ils n’avaient
jamais aimés les enfants. Alors pourquoi l’avoir conçu ? Allez savoir…
- Je
suis rentré, Monsieur, annonça-t-il lorsqu’il rentra au château et alla rendre
visite au vieil homme.
-
Alors ?
-
J’ai demandé au crieur d’annoncer la nouvelle, il l’a fait.
-
Bien, tu as fait du bon travail.
-
Merci, monsieur.
-
j’ai hâte de voir le successeur que tu vas me trouver.
-
J’espère ne pas vous décevoir.
-
J’aurais un cadeau à t’offrir avant que la fête ne commence.
-
Très bien, je viendrais vous voir.
- Va
aider ton ami le jardinier, maintenant. Au revoir Alexis.
- Au
revoir monsieur.
Et
sur ces mots, Alexis s’en alla. Après tout il n’avait plus rien à dire. Il alla
alors au jardin pour voir Edouard.
-
Alors elles poussent ? Commença Alexis
-
Toujours, dit alors son ami avec un sourire.
- Je
peux t’aider ?
-
Toujours, répéta alors Edouard avec un sourire malicieux
-
Combien de temps es-tu au jardin ?
-
Toujours.
- Et
à part « toujours » que sais-tu dire ?
Et
avant même que le blond réponde, ils eurent tous les deux un fou rire et
commencèrent ensembles à s’occuper des plantes. Alexis raconta alors toute son
aventure en ville, et quand il aborda le passage où Clément l’avait appelé
petit, Edouard ne put s’empêcher de rire. Connaissant bien son ami, il savait
ce qui ce passait quand on lui reprochait sa petite taille.
-
Arrête de rire, ce n’est pas drôle ! Rouspéta alors Alexis.
-
Désolé je ne voulais pas te vexer, continue de raconter.
Et
le jeune adolescent continua à raconter ce qui lui était arrivé, lorsqu’il
arriva à la fin de son récit, il demanda alors à son ami :
- A
ton avis, pourquoi m’a-t-il dit « à très bientôt » ?
Edouard
haussa les épaules tout en s’occupant des plantes avec son ami.
- Je
ne sais pas, peut-être l’a-t-il dit au hasard, sans penser à te revoir un jour,
dit-alors le blond.
-
Oui, peut-être…
- Ou
alors, il pensait que tu allais encore te perdre et que tu allais demander à le
trouver.
- Il
y a cette possibilité aussi.
Et
ils continuèrent à arroser les plantes, en parlant tout à fait d’autre chose.
Comme le moyen de trouver le successeur digne d’Albert.
-
Peut-être devrais-tu préparer un questionnaire, proposa Edouard.
- En
fait je me demande surtout, pourquoi est ce moi qui dois le choisir…
- Je
crois savoir. Tout le monde sait ici que tu as le don pour choisir les bonnes
personnes.
-
Comment ça ?
- Je
suis ici depuis un an de plus que toi, alors que je suis plus jeune, et comme
j’ai tué involontairement mes parents, personne ne voulais m’approcher, ni
m’aider au jardin, encore maintenant, car tout le monde m’insultait de
meurtrier, comme si le meurtre que j’avais commis était volontaire.
-
Oui ça je sais… Tu me l’as raconté, mais qu’est ce que j’ai à voir là
dedans ?
Edouard
afficha un sourire, c’était tellement bien de repenser à ce souvenir qu’il
s’apprêtait à raconter.
- Et
un jour, tu es arrivé ici. Tu as vite appris ce que j’ai fais et pourtant… Tu
es venu dans ce jardin, pour me voir moi, le meurtrier. Alors qu’Albert t’avais
demandé de faire totalement autre chose.
- Et
alors ? J’avais envie de voir à quoi ressemblais le jardin…
-
J’ai cru que tu allais m’insulter. J’ai même pensé que tu allais me frapper. A
la place tu as commencé à discuté avec moi.
- Je
n’avais pas le droit ? Tu n’avais pas l’air bien méchant.
- Tu
es la seule personne, sans compter Monsieur Du Chêne, qui ne m’a pas rejeté.
Qui a vu qui j’étais vraiment.
Alexis
compris où en venait Edouard, et sans pouvoir ajouter qu’il ne savait pas que
le blond était autant rejeté avant que celui-ci ne lui raconte, le blond le
coupa.
- Il
y a beaucoup d’autres exemples.
Et
il se mit à énoncer la plupart des autres cas du même genre. A la fin de
l’après midi, Alexis dut aller préparer le repas du soir ainsi, il quitta son
ami en se demandant si les gens ne le surestimait pas un peu trop…
Les
jours qui restaient avant la fête s’écoulèrent alors rapidement. Tous les jours
Alexis se demandait s’il allait vraiment réussir à trouver le bon successeur,
et n’osa pas demander à ses collègues s’ils pensaient la même chose qu’Edouard.
Les heures paraissaient avancer trop rapidement et l’adolescent travaillait de
tous les côtés, sans oublier ses visites quotidiennes auprès du blond et du
vieillard. Le vendredi, il se mit à pleuvoir, le jeune garçon repensa à la
phrase d’Albert t du admettre qu’il avait raison. Le temps filait trop vite.
Et
il ne se rendit pourtant pas compte en ce réveillant le matin du jour J, que la
fête allait se dérouler le soir même. Il dut regarder le plafond assez
longtemps pour se remémorer quel jour on était.
-
C’est aujourd’hui…
Dans
un soupir il se leva, il ne fallait pas qu’il oublie d’aller voir le vieil
homme avant que la fête ne commence. Celui-ci comptait lui offrir quelque
chose, mais il ignorait quoi. Ce serait la première fois qu’Albert lui aurait
donné quelque chose. Une fois qu’il fut habillé, il descendit les escaliers, pris un balai et
commença le ménage intensif pour le soir même. Il remarqua qu’il était en
retard et soupira. La journée commençait bien. Surtout lorsque Paul partit au
marché, et qu’il dut le remplacer pour préparer le futur repas du soir.
- Tu
as intérêt à avoir fini d’éplucher les légumes quand je reviens !
Avait
dit le cuisinier avant de partir… Personne ne l’épargnait. Il repensa au fait
que se serait à lui de décider si les gens rentraient dans le château ou non…
Sur quels critères allait-il se décider ? Il l’ignorait et espérait faire
ne le bon choix. Il sous-estimait toujours son soi-disant don. Alors qu’il
cuisinait, il entendit une voix familière lui parler.
-
Prêt à choisir le bon ?
-
Edouard, que fais-tu à l’intérieur… Tu passes toujours ton temps dans le jardin
pourtant, dit alors le jeune adolescent.
-
Monsieur m’a appelé pour que je vienne le voir.
-
Oh, je vois. Bonne visite.
-
Merci.
Et
le blond repartit, laissant seul le jeune garçon. Quand Paul revint plusieurs
minutes plus tard, Alexis parti s’occuper d’autres tâches et en profita pour
aller dans le jardin voir son ami… Mais il n’y était pas, sûrement occupé
encore avec le vieil homme… Mais dans ce cas que se disaient-ils ? Pour
que leur discussion dure aussi longtemps, ils devaient avoir beaucoup de choses
à se raconter. Mais peu importe, Alexis s’occupa du jardin à la place d’Edouard
et cela ne le dérangea pas.
Lorsque
vint l’heure d’aller rendre visiter à son patron, il enleva son tablier, vu
qu’à ce moment là, il était dans la cuisine, lava proprement ses mains, et se
dépêcha d’y aller. Il toqua à la porte et entra. Edouard n’était plus à
l’intérieur de la pièce.
-
Bonjour Monsieur Du Chêne.
-
Alexis, tu es venu, comme je te l’avais demandé…
-
Quelle est cette chose que vous vouliez me donner ?
-
Oh…Avant j’aimerais te demander. Est-ce vrai que tu as été guidé en ville.
Alors
comme ça, Edouard l’avait raconté au vieillard…Peu importe.
-
Oui, il se faisait appeler Clément Fouille-tout, annonça alors Alexis.
- Si
je te disais que son grand frère est un ami à moi et que son petit frère avait
le même âge que toi, qu’en penserais-tu ?
-
Qu’ils vont peut-être venir ce soir ?
La
solution à ce « à très bientôt »…Il en était persuadé…Il venait de la
trouver.
-
Leur vrai nom de famille est De la Pensée. James, Clément et Charlie. Trois frères
ma fois très astucieux…
- Ce
sont des nobles ?
-
Oui, et des nobles supérieurs à moi.
-
Alors pourquoi traînent-ils dans les rues ?
-
Ils s’ennuient. Maintenant, trêve de bavardage, va ouvrir le paquet déposé sur
mon lit.
-
Bien monsieur.
Alexis
se dirigea vers le lit d’Albert et prit le paquet qui ne pesait presque rien du
tout. L’ouvrant soigneusement, il pu apercevoir rapidement ce qu’il y avait
dedans…
-
C’est pour toi, dit le vieillard.
Un
vieil habit. Enfin que dis-je ? Un beau mais vieil habit.
- Sa
m’appartenait, enfant, déclara le vieil homme.
-
Et…C’est pour la fête ?
-
Oui. Mais sa t’appartiendra pour toujours.
-
Mais…Monsieur…
-
Essaie là que je vois si elle te va.
Alexis
ne contredisait jamais son maître, et alla se cacher derrière le paravent, il
enfila très rapidement, pour se montrer au final, en face de son maître.
-
Les manches sont un peu longues, déclara l’adolescent.
L’habit
tout entier était orange, mais pas la simple couleur. Il y avait toutes les
nuances d’orange allant même au rouge au niveau du chapeau, pour finir au jaune
pour les pieds. Le brun aux yeux bleus azur ne ressemblait plus à ce qu’il
ressemblait avant. Il paraissait adulte. Il paraissait avoir totalement changé.
-
Maintenant, va choisir les gens qui méritent d’entrer ici. Je sais qu’avec toi,
les voleurs ne passeront pas.
-
B…Bien…Monsieur…
- Et
j’espère que tu n’as pas oublié ce que je t’ai appris l’autre fois.
- La
phrase sur la pluie ?
-
Oui.
- Le
temps file parfois tellement vite que l’on ne s’en rend pas compte.
-
Exactement. Va.
Et
Alexis maintenant correctement habillé, s’en alla s’occuper des invités qui
attendaient dans le jardin. Lorsqu’il arriva en face d’une femme noblement
habillé, il sut que son travail commençait maintenant.
-
Bonjour, jeune homme.
-
Bonjour madame.
Elle
paraissait hésitante, comme si elle ne voulait pas être réellement ici.
- Je
m’a…Commença la dame.
-
Pourquoi êtes-vous ici ? demanda brusquement Alexis.
-
Je…Je…..Euh….Je….
Elle
cherchait une raison, cela se voyait.
-
Apparemment pour rien…
-
Si... ! Si ! Je…Pour…
Elle
sembla réfléchir très longtemps, trop longtemps pour Alexis.
- Au
revoir et désolé. Mais vous ne pouvez pas rentrer.
Edouard
qui était là, raccompagna la dame jusqu’à la sortie. Ainsi…La question était
facile à trouver. Tout le début de la soirée fut de sélectionner les gens qui
venaient ici pour réellement devenir le successeur du château des Neuf Roses,
ou bien pour s’amuser correctement. Jusqu’à ce qu’un visage familier
apparaisse.
-
Clément ! S’écria sans le faire exprès le jeune adolescent
Alors
comme ça, il avait vu juste ? Le jeune homme qui l’avait guidé, avait bien
dit « à très bientôt » dans le but de venir ici…
-
Bonsoir mon cher, dit Clément.
Mais,
même s’il savait qu’il était, l’adolescent n’allait pas changer sa question.
- Je
te présente mon grand frère, James Foui…
- De
la Pensée. James
de la Pensée.
Enchanté de vous connaître, jeune homme.
Il
était grand, avait l’air d’avoir une trentaine d’années, cheveux noirs, yeux
verts, et on pouvait voir qu’il faisait partie de la même famille que Clément,
car ils avaient le même nez et les mêmes oreilles.
- Et
mon petit frère, Charlie De la
Pensée.
Un
adolescent qui devait avoir environ son âge, aux cheveux blonds et aux yeux
aussi verts que l’ainé, semblait être en retrait, mais s’avança lorsque que son
nom fut prononcé. Il était plutôt grand, et avait un tel sourire, qu’on aurait
put dire que le soleil rayonnait dans sa bouche. Son habit était assorti à ses
yeux, d’un vert émeraude qui était agréable au regard. On aurait put lui coller
des ailes aux dos, qu’on l’aurait confondu avec un ange.
-
Euh. Et bien, enchanté
Alexis
était tant surpris par la beauté des trois frères ensemble, qu’il n’arriva rien
à dire d’autre, et fit une courbette très bien faite, l’habitude du serviteur
en face du maître, sûrement. Les trois frères s’avancèrent ensembles,
s’alignant en face de lui, ils souriaient tous trois d’un sourire radieux qui
aurait fait rougir beaucoup de gentes dames.
-
Pouvons nous rentrez, jeune homme ? demanda Clément
Le
serviteur reprit son sérieux. C’est vrai, il devait leur faire passer le test.
-
Pourquoi souhaitez vous rentrez ?
-
Pour voir un très vieil ami, répondit James
-
Vous parlez de mon maître, n’est ce pas ?
-
C’est cela. Répondit à nouveau l’aîné
- Et
bien, je ne peux vous refuser de le voir. Vous pouvez entrez à votre guise.
-
Merci bien, jeune homme
Et
ce fut dans un sourire que les trois s’en allèrent à l’intérieur du château,
laissant Alexis avec une grosse femme, il reconnu d’ailleurs celle qu’il avait
bousculé le jour où il avait été voir le crieur…Bon, le travail continuait, il
n’allait pas se laisser distraire par la beauté des trois frères dans leurs
costumes.
Et
quand tout fut prêt, que les invités furent tous dans la salle, la fête put
commencer. Les bavardages ses suivaient, les danses également, sous le rythme
endiablé des musiciens et des violonistes dont chaque instrument semblait voler
sur une mélodie magique qui changeait les mœurs des gens. Pendant ce temps,
Alexis se contentait de servir quelques personnes, tout en les observant,
cherchant l’héritier. Celui qu’il faudrait. Mais qui ?
Qui
parmi toutes ses personnes seraient la bonne ?
Cette
dame, à l’allure de duchesse, discutant avec cet homme un peu enrobé ?
Ce
vieux monsieur qui était bien plus vieux qu’Albert ?
Cette
gamine qui court partout ?
Ou
même, ce jeune homme à l’allure arrogant ?
Ils
étaient nombreux, et surtout, tous différents avec beaucoup de particularités.
Alexis ne devait pas décevoir son maître. Lequel fallait-il choisir ? Il
en avait déjà éliminé pas mal, mais par quelle question le choix allait-il se
serrer ? Et comment allait-il retenir ses choix ?
Ce
fut comme si le monde tournait autour de lui. Qu’il ne bougeait pas, mais que
tout tournait. Tout dépendait de lui. Comme un héros sauvant le monde, et si le
jeune garçon se trompait, le destin en pâtirait. Un choix, un dilemme. Quelque
chose de difficile en quelques mots. Mais il le fallait, il devait trouver la
solution à ce problème, sans passer par la démonstration, et Alexis savait. Il
pouvait y arriver. Il ne devait pas avoir peur.
Et
il commença à interroger diverses personnes.
-
Que pensez-vous de la pluie ?
Dit-il
à un qui fit mine de l’ignorer.
-
Que feriez-vous si vous saviez que vous allez bientôt perdre la vie ?
Demanda-t-il
à un autre qui fut choqué par une telle question et préféra ne rien répondre.
-
Que pensez-vous du temps ?
Mais
chaque fois que le jeune brun posait ses questions, personne ne lui répondait,
rare était les gens qui osaient lui donner une réponse, mais ça ne le
satisfaisait jamais. Mais il n’abandonnait pas. Alexis devait trouver cet
héritier qu’Albert attendait. Coûte que coûte.
Et
son regard s’arrêta.
Sur
cette personne là.
Un
peu comme si le monde qui tournait, s’arrêtait soudainement. Que son cœur qui
battait s’arrêtait. Que cette grosse dame qui riait se taisait. Ses yeux verts
le fixaient, et ses jambes le guidèrent vers cette personne. Ce blond au regard
si doux, si admirable. Fascinant. On aurait dit un prince. Alors qu’il n’était
qu’un noble, se faisant passer pour un civil.
Et
les violons qui continuaient.
Les
danses qui faisaient tourner les femmes.
Tout
tournait et pourtant, le temps s’était arrêté.
Alexis
le fixait, cet être que son cœur lui disait d’interroger.
-
Oui ? fit Charlie sur un sourire des plus charmeurs.
-
Que….Que pensez-vous de la pluie ? dit Alexis sur un ton timide, ce qui ne
lui ressemblait pas.
- La
pluie ? Elle m’apaise. Son doux son m’endort un peu. Quand il pleut, j’ai
tendance à rester près de la fenêtre. C’est une mélodie qui me fait du bien.
-
….Et, du temps ?
- Il
s’écoule trop vite. Mais il arrive parfois qu’il s’arrête. Je trouve que le
temps, est juste magique.
-
….Que feriez vous, si vous alliez bientôt perdre la vie ?
- Je
ferais tout ce que je n’ai pas pu faire. Je n’hésiterais plus. Je ne me
bloquerais plus. Puis ce que je n’aurais plus à me soucier des conséquences.
Et
peut-être que c’était lui. Cet être, nommé Charlie De la Pensée, qui n’avait point
hésité à répondre à ses questions embarrassantes et bizarre. Oui, son cœur lui
disait. Alexis savait que l’héritier, le successeur d’Albert Du Chêne, était ce
garçon, blond aux yeux verts, qui faisait palpiter son cœur à une vitesse
étrange, rythmée par le son des violons.
Au
loin, le vieillard regardait son serviteur, et eut un sourire en voyant
l’admiration avec laquelle celui-ci regardait le blond qu’il aimait beaucoup.
Peut-être
savait-il dès le début quel allait être le choix du jeune garçon ?
Certainement que oui, et il n’était pas déçu. James et Clément, qui était resté
aux côtés de ce noble dont la vie touchait à sa fin, eurent eux aussi un
sourire d’approbation. Leur petit frère était réellement cette personne.
Depuis
le début.
Même
s’il n’était apparu qu’à la fin.
Et
il en fut ainsi.
La
fête, les violons, les danses, les buffets, et tout le reste continuèrent leur
symphonie, et le temps recommença à repartir, sans trop ce préoccuper de la vie
de ce blond nommé Charlie de La
Pensée, et de ce brun nommé Alexis Lauriet.
-
Lise, s’il te plait mon enfant, cesse de bouger partout. Jules, toi aussi…
Le
temps a passé. Albert est parti. Alexis a grandi…Charlie aussi. Dans ce château
qui n’a pas changé, qui a juste un peu vieilli, on peut voir deux enfants qui
se courent après, et quatre adultes qui parlent entre eux. Enfin, cinq. Quatre
hommes et une jeune femme, accrochée à l’aîné de la famille, c'est-à-dire
James. Le successeur a été décidé. Charlie s’occupe d’ailleurs très bien du
château, et tout le monde le respecte. Alexis, quant à lui, est un peu son
conseiller, mais aussi son meilleur ami. Ils sont liés, et inséparables. Ils
s’aiment, depuis ce jour où les cordes des violons faisaient battre leur cœur
et avaient arrêté le temps.
Dehors,
les nuages se regroupèrent…Doucement sans qu’aucun humain ne le remarque, et
puis soudain, le torrent. La pluie.
Lise
et Jules, se mirent alors à rire, encore et encore puis à crier. Alexis,
s’approcha d’eux, et tout en leur frottant la tête, il leur fit :
- Savez-vous
pourquoi j’aime la pluie ?
Les
deux petits regardèrent leur « tonton » qui n’en était pas vraiment
un, avec des yeux pleins de curiosités :
-
Nooon, pourquoi ?
Alexis
jeta un coup d’œil à la fenêtre, puis son regard se dirigea furtivement sur les
trois frères, et surtout sur le cadet.
- Elle
me rappelle que le temps file parfois à toute vitesse, tant, qu’on ne s’en
rends pas compte… C’est un homme que je respecte beaucoup, qui me l’a apprit.
-
Oooooh
-
C’est une chose qu’il ne faut jamais oublié.
-
D’accord !!!
Et
Charlie entendant son conseiller, et son ami, eut un sourire, et regarda les
roses du jardin au dehors, arrosé par cette eau qui s’écoulait sans s’arrêter.
Mais
le temps, qui file si rapidement, doit alors être vécu avec bonheur. Il faut
vivre chaque instant, un par un, sans les oublier, en faisant de son maximum,
pour que chaque chose qui nous arrive, arrête ne serait-ce qu’un instant…
Le
temps.
Fin.