Image : C'est moi qui l'ait faite, mais pour un poème écrit par une amie sur deviantart. (http://twilighttears446.deviantart.com/art/The-Luster-In-My-Broken-Stars-366605571)
* * *
Droit devant lui, il n’y avait
qu’un champ d’étoiles, qui volaient librement dans l’air. Personne ne leur
avait interdit, enfin selon les lois de ce lieu, alors elles s’étaient
décidées, et déployant toute leur lumière et leur énergie, elles volaient de ça
et là, au gré de la nuit et du vent. Le jaune se mariant avec le bleu, ajoutait
une magie que nul n’aurait pu la décrire correctement. Les étoiles filaient, sans
exaucer les vœux de personne, se contentant de montrer qu’elles avaient existé
et qu’un jour elles étaient passées par là. C’était presque comme une danse, ou
un chant, il ne savait pas bien.
Pourtant, il avança droit devant
soi, sans peur.
Il sentait que ses pas faisaient pâle figure devant ce
chemin d’étoile qui tournoyait autour de lui avec un aspect joli. Il eut un
sourire, et tendit sa main pour tenter de les toucher, mais au moment où il en
attrapa une, elle s’enfuit comme elle était venue, si ça se trouve les étoiles
étaient timides...
Soudain, quelqu’un l’attrapa brusquement alors qu’il ne s’y
attendait pas, trop plongé dans cette atmosphère doucereuse et chaleureuse, qui
réchauffait son cœur sans qu’il puisse faire autre chose que sourire béatement.
Il voulu se débattre, mais il comprit à l’air méchant et aux
premières phrases de la grande personne qui l’avait attrapé, qui était
« je t’ordonne d’arrêter de regarder ses étoiles, tu vas te salir et
devenir comme elles ! », qu’il ne pourrait faire autre chose que se
plier à ses ordres et que tant pis pour l’univers si beau, il ne devait pas le
voir, on lui interdit.
Et ce que disait un adulte était forcément à appliquer, dans
ce monde là. Tout était opposé entre cet aspect du monde des humains et ces
étoiles qui dansaient.
- N’essaie pas d’apprivoiser ces étoiles sauvages !
- Mais maman….
Car cette femme était sa mère, il le savait bien. Elle ne pouvait
pas comprendre à quel point son fils adorait ces étoiles innocentes qui ne se
préoccupaient pas des règles, des consignes, et qui de toute façon ne les
suivaient pas. Elles se contentaient de voler, de s’amuser dans tous les sens,
de rire, aussi.
Alors que dans l’autre partie du monde, les hommes, étaient
enchaînés à leur travail, répétaient sans cesse « c’est la consigne il
faut la suivre » et les plus supérieurs eux répondaient : « je t’ordonne
de faire ça ».
Mais le pire, c’était les supérieurs des supérieurs. Eux, il
ne fallait pas seulement leur obéir ou les respecter, il fallait se mettre à
genou devant eux et les prier.
On les appelait les Idoles, et ce petit garçon amoureux des
étoiles, était le fils de l’un d’entre eux.
- Jësseï ! Cesse donc de t’opposer à moi, on
n’apprivoise pas ces étoiles ! Elles sont rebelles, n’écoutent pas les
hommes et nous font des malheurs !
- Mais c’est pas vrai maman ! Elles sont gentilles,
regarde, elles dansent !
- Non elles veulent te kidnapper pour te laver le cerveau et
faire de toi leur esclave !
- MAMAN TU RACONTES N’IMPORTE QUOI !
Le petit garçon se délivra violemment, suivant le chemin que
ses amies jaunes lui indiquaient pour qu’il puisse se cacher. Lui, il aimait
les étoiles. Tout le monde les trouvait dangereuses, mais lui il savait que
c’était faux, que c’était juste l’Aiguilleur qui disait ça. De toute façon,
tout le monde était obligé d’écouter ce type, et ses sous-fifres aussi.
L’Aiguilleur avait dit qu’il ne fallait pas lire, que
c’était dangereux pour les yeux, et tout le monde l’avait cru.
L’Aiguilleur avait dit qu’il ne fallait pas pleurer, que
c’était acide que ça pouvait tuer, tout le monde avait gobé ses mots et obéit.
Mais surtout, cet Homme, ou tout du moins ses ancêtres,
avait réussi à contrôler la Terre en si peu de temps. Depuis, elle était divisé
en deux parties : le désert et la région occupée par les hommes.
La mère du petit garçon, qui s’appelait Neuwä, se dépêcha de
rentrer à l’immense tour où elle vivait, elle, son mari et son enfant. C’était
grave, si leur héritier devenait allié avec des telles choses que les Etoiles,
qu’allait dire l’Aiguilleur quand il l’apprendrait ? Il rentrerait
sûrement dans une colère noire et les renverrait de leur statut d’Idoles. Enfin,
non, pardon, renverrait son mari, vu qu’elle, devait se contenter d’élever
correctement l’enfant qu’ils avaient conçu pour qu’il devienne un jour à son
tour ce qu’était son paternel.
Jësseï pleurait, dans son coin, effrayé, dans les ténèbres
de cette nuit éternelle. Il aimait bien la nuit, c’était si jolie et doux, ça
lui faisait tant de bien qu’il n’avait pas besoin de plus. Le vent soufflait,
et le rafraichissait lentement pour lui rappeler que ça allait bien. Oui, tout
allait bien. C’est juste qu’il avait un peu l’impression d’être seul, du coup
ça faisait peur, ça.
Les étoiles se mirent alors à chanter autour de lui, formant
une ronde pour le consoler. Ces créatures n’aimaient pas quand les enfants pleuraient,
elles, qui symbolisaient le rêve et la liberté, elles ne pouvaient se permettre
de laisser ce gamin verser des larmes par peur d’être seul alors qu’elles
étaient là. Elles étaient la voie, elles éclairaient le chemin.
Leur voix douce et soprano, rassura un peu le petit garçon,
qui se serra contre l’une d’elle. Celle-ci ne s’enfuit pas et laissa cet enfant
si gentil rester contre elle.
- Les grandes personnes sont comme ça, tu sais, elles ne
savent pas là où le monde est beau.
Aux yeux des hommes, une étoile ne parlait pas, de toute
façon pour eux, une lumière pareille devait se contenter de briller, de brûler,
et de regarder ses amies éphémères mourir un jour ou l’autre et c’est tout.
Mais ils se trompaient.
De toute façon, elles n’aimaient pas suivre ce qu’on disait
d’elles. Alors, elles parlaient, pouvaient chanter, et surtout, étaient
immortelles….Quand on ne les tuait pas.
- Mais maman c’est ma maman.
Jësseï ne pouvait pas comprendre que les hommes depuis des
années n’étaient plus que des adultes, sans rêves, sans joie. Ils avaient perdus
le goût de la vie, et à leurs yeux, il n’y avait que l’honneur, l’argent et
surtout le travail. Ils n’avaient que ces trois mots à la bouche.
Seulement, ce petit n’était qu’un enfant qui n’avait jamais
voulu comprendre cette histoire de travail, d’ordre auquel on doit obéir. Pour
lui, les rêves étaient sa nourriture, la joie, sa respiration, et rien d’autre
ne comptait plus pour lui que de s’amuser. Bien sûr, il savait qu’il fallait
écouter sa mère et faire ce qu’elle disait, mais parfois, il ne voulait pas.
Il n’y avait que les étoiles qui comprenaient son avis.
De leur côté, la mère et son mari, l’Idole tant proclamé du
nom de Tücé qui était bientôt selon les rumeurs le bras droit de l’Aiguilleur,
cherchaient tant bien que mal à retrouver leur fils. Ils allaient même jusqu’à
se dire « si je bois pour oublier que mon enfant est parti je ne sais où,
il va revenir, ce sale garnement, le temps aura passé après tout ».
Mais, buvant de l’alcool jusqu’à s’endormir n’allaient pas
arranger leur problème, aussi, à côté, ils avaient envoyé celui que l’on
nommait le chasseur d’étoiles. Il était capable d’attraper ces maudites bêtes,
de les tuer, toutes aussi immortelles qu’elles étaient, et on faisait souvent appel
à lui quand ces créatures mettait le bazar partout où elles allaient.
- Moi je vous le dit, il va falloir se méfier, mes
sœurs !
C’était une étoile qui restait avec Jësseï qui venait de
dire ceci. Brillant de mille feux, et très maline, elle se doutait que les
parents du garçon allaient envoyer quelqu’un à sa recherche. Et les astres
lumineux connaissaient si bien la réputation de cet homme dangereux qui les chassait
sans aucune pitié, qu’elles savaient s’en méfier. Il n’y avait que lui qui
pourrait venir les chercher, car c’était le seul qu’avait nommé l’Aiguilleur
pour se débarrasser des étoiles.
- Il va falloir fuir, en es-tu capable, petit ?
- Oui ! Oui je veux !
Tant qu’il pouvait rester avec ses amies, il ferait tout
pour. Alors, le chemin dans les ténèbres fut de nouveau éclairé, au fur et à
mesure. Si les hommes rêvaient encore, ils auraient pu remarquer à quel point
ce mélange de jaune, de violet et de bleu étaient magnifiques. Cela faisait
comme une espèce de vague tournoyante, qui gigotait sans cesse, et sous un
chant plein de douceur et à l’unisson.
Les étoiles chantaient ce que leur mère et leur grand-mère
encore avant elles leur avait appris :
« Viens au jardin des étoiles, virevolter parmi nous.
Viens, tu verras, c’est comme le jardin des roses
Des roses que jamais personne n’a vus, mangé par le loup.
Le loup qui a piétiné le monde sans pitié, le rendant
morose »
Le petit garçon admirait
cette chanson, même s’il n’en comprenait pas le sens.
Bien sûr, pourtant, il était facile de la décrypter. Les
étoiles chantaient à propos des Aiguilleurs, vu que celui qui était au pouvoir
n’était pas le premier. Celui à avoir mené la Terre à sa perte avait vécu là il
y a si longtemps. Il avait massacré toute trace de végétaux, ne laissant alors
qu’un désert et une ville perdue au milieu.
Jësseï n’aurait pas compris qu’avant il y avait des arbres
verts, des fleurs, des oiseaux et du reste des animaux, sur le monde, et que
maintenant il ne restait plus rien d’autre que des buildings, du métal, du fer,
et de la tristesse grise dans cette nuit qui ne cessait pas de finir. Car il
n’avait pas connu ça. Non, il n’avait pas vu le monde avant, quand il était
beau.
Les hommes eurent beau créer un soleil artificiel dans la
ville, ils ne retrouvèrent jamais le sourire, c’est pour cette raison que le
petit garçon préférait la nuit, parce qu’on n’y voyait rien, donc que si jamais
il croisait un humain là, il ne verrait pas son air si déprimé, si abattu. Il
détestait ça.
Mais pour le moment, l’enfant suivait le chemin de ces
créatures magiques qui avaient débarqué un jour, sur terre, sans jamais dire
leur raison. Elles dansaient, encore et toujours, chantant cette comptine et
ses nombreux couplets contant l’histoire de leurs ancêtres, la beauté du monde
avant, et le passé, surtout. Le passé qui était leur rêve. Jësseï était après
eux et les suivait, fermant la marche, sans se perdre dans ce monde si noir et
profond, qui dans le fond ne le dérangeait pas non plus.
- A quoi ressemble votre petit garçon ?
- Et bien, il est blond, caucasien, et des yeux bleus. Il
n’a que neuf ans. Vous avez intérêt à le retrouver.
- D’accord, je prends note.
L’homme, que l’on nommait le Géographe, connaissait le
désert sur le bout de ses doigts, il pouvait retrouver n’importe quelle étoile,
ou personne dedans. C’est pour cela que l’Aiguilleur l’avait engagé comme
chasseur d’étoiles.
Il partit sur le champ, prêt à massacrer toutes ses
bestioles brillantes qu’il pourrait trouver sur son chemin.
- Qu’est ce que c’est ?!
- Des méduses terrestres.
Le petit garçon regardait ces espèces de…De choses roses
volantes qui virevoltaient à la façon des étoiles, autour d’eux. Il trouvait
cela fascinant, c’était bien la première fois qu’il les voyait.
- Mais elles portent un autre nom. Approche toi, et parle
leur, vas y.
- Bonjour ?
Une voix survint alors, comme venu d’un autre monde. Elle
vibrait, était drôle et surtout aussi cristalline que celle des étoiles. Et
elle disait :
- Bonjour ?
Jësseï sursauta, car malgré cette voix aigüe, cela
ressemblait à la sienne, et la méduse avait tourné sur elle-même au même
moment, comme si cela l’amusait.
- Nous appelons ces créatures, l’écho. Elles répètent
toujours ce qu’on leur dit, en imitant notre voix. N’est ce pas joli ? Ce
sont l’une des rares animaux qui ont pu survivre à l’Aiguilleur.
- Pourquoi ?
- Parce que toutes les autres sont mortes à cause de cette
nuit et du désert.
- C’est trop triste…
- Oui…
Une des étoiles se mit alors à réagir, comme si elle sentait
l’arrivée du Géographe de loin. Il fallait partir, et ainsi, tout le monde se
remit en marche. Les danseuses recommencèrent à ouvrir la voie pour le garçon
qui ne voyait pas dans la nuit, en continuant leur chanson, même si en somme ce
n’était pas très discret pour qu’elles ne se fassent pas repérer.
Mais ce que Jësseï ne savait pas, c’est que cette chanson,
seul lui pouvait l’entendre. La voix des étoiles était celle des rêves. Parce
qu’il rêvait encore, il avait le droit de la perçevoir. Voilà tout.
« Puisque c’est ma rose, je veux pour toujours la
protéger.
Loin du loup je l’emmènerais, elle ne se fera pas manger.
Entre ombre et lumière elle vivra, tout comme vous.
Venez au jardin des étoiles, virevolter parmi nous. »
Ils avançaient aussi vite que possible, mais le petit garçon
restait un enfant et il était difficile pour lui de marcher plus vite qu’un
adulte normal. Les étoiles au fur et à mesure semblaient paniquer, comme si
quelque chose allait les attaquer.
Alors, quand enfin ils arrivèrent devant une espèce de grotte
énorme brillant de milles feux à cause des nombreuses pierres précieuses
incrustées sur elle, les créatures s’empressèrent de mener le petit garçon au
fond, en lui indiquant bien le chemin pour qu’il ne l’oublie pas, et elles lui
dirent :
- Nous partons. Pour se retrouver, on aura toujours rendez
vous ici, mais en attendant, il va falloir que tu restes caché là, le temps
qu’ils t’oublient, et que le Géographe ne nous poursuive plus.
Jësseï voulu dire quelque chose, mais les étoiles furent trop
vite parties, filant à toute vitesse et laissant le petit garçon seul, dans
cette immensité caverneuse, brillante et lumineuse, que pourtant personne
jamais n’avait trouvé même le chasseur.
Celui-ci d’ailleurs, regardait sa carte, qu’il avait dessiné
il y a de cela longtemps.
- Je suis un homme sérieux, moi, je vais les trouver ces
maudites étoiles !
Avançant tout en continuant de parler tout seul, il ne
regardait pas devant lui, préférant se fier à sa carte, et à ses connaissances.
Il avançait alors à gauche, puis à droite, en faisant des
commentaires sur ce qu’il faisait, en se parlant à lui-même, en racontant sa
vie. Il était un peu fou, mais cela avait plu à l’Aiguilleur, car selon lui,
cela le rendait effrayant.
Bien sûr, le grand chef se méfiait de ses actions, car les
gens comme lui il y a longtemps étaient enfermés pour avoir plusieurs voix dans
leur tête.
Le Géographe releva la tête, ayant cru entendre un bruit non
loin de lui se mit alors à en chercher la source mais ne trouva rien.
Cela l’énerva, et il appela le vide :
- Qui est là ?
La seule chose qui lui répondit fut une méduse terrestre
trainant par là. L’homme, se sentant vexé d’avoir été surpris pour si peu,
attaqua la pauvre chose et l’acheva sans mal.
Jësseï de son côté, s’était mis en chien de fusil par terre,
à se demander ce qui allait lui arriver. Il appelait sa maman en pleurant, même
s’il avait confiance envers les étoiles. Seulement près d’elle, de cette
génitrice si sévère, il savait qu’il aurait été mieux, même si elle lui aurait
interdit de pleurer, pour ne pas qu’il meure. Il avait peur d’avoir fait une
bêtise, et qu’on allait finir par le manger.
Ses pierres qui toutes, reflétaient son reflet, ne le
calmait même pas, et empirait son mal être. Jusqu’à ce qu’une voix surgisse non
loin de lui.
- Apprivoise-moi !
Le garçon sursauta et se retrouva devant une espèce de bébé
étoile, mignon, certes, mais plus qu’étrange, car ça ne ressemblait pas
franchement à une étoile. C’était certes, petit et lumineux comme tout mais à
part ça… C’était gris, gros, et ça ressemblait presque à un humain.
- Apprivoise-moi, répétait la source lumineuse, et je te
raconterais l’histoire des étoiles !
- Mais qui es-tu ?
- Je suis ce que je suis ! Allez apprivoise-moi !
- Mais qu’est ce que c’est « apprivoise-moi » ??
- Baaah tu me fais un câlin, et hop je serais de ton
côté ! Tu seras mon ami pour toujours, et même si je ne peux pas sortir
d’ici parce que je suis le gardien de la grotte, je serais toujours à tes côtés !
Alors l’enfant, sans se méfier, serra l’espèce de chose
grise brillante dans ses bras. A ce moment là, celui-ci ne s’arrêta pas de
parler :
- Je suis un koala, le dernier de mon espèce, même qu’avant
ils ne pouvaient pas parler votre langage, à vous les humains. Je suis le gardien
de la grotte, je protège les pierres précieuses ! J’adore avoir des amis,
t’es le premier que j’ai d’ailleurs, parce que tu vois, je suis timide en fait,
j’aime pas trop aller vers les gens donc bon je me tais et je fais comme si je
n’existais pas généralement, mais comme c’est que des étoiles qui viennent par
ici et que les étoiles j’en ai peur c’est un peu logique que je dise rien mais
toi t’es humain donc je me disais que peut-être on pourrait devenir amis, tu
vois ? Au fait, tu sais, toi, ce que c’était les baobabs ? Non parce
qu’à notre époque, y a tout le monde qui a oublier ! J’en ai entendu un
demander si c’est un chapeau, mais non c’est un arbre pardi ! Faut dire
que l’Aiguilleur à un peu effacé la mémoire des gens à force de parler de trucs
qu’il ne faut pas faire. Rien ne lui plais à ce type. Je suis sûr, que
t’ignorais, qu’en fait, les étoiles si l’Aiguilleur ne les tue pas toutes,
c’est bien parce que c’est grâce à elles qu’on a de l’air ? Et oui comme
je te le dis ! De l’air ! Me regarde pas avec cet air surpris, gamin,
c’est comme ça. Comme les étoiles brillent et que c’est beau, ça produit de
l’air. Bon je sais que comme ça mon explication est pas logique, mais c’est
parce que je ne sais pas tout moi, zut alors ! Faudra leur demander pourquoi
elles brillent finalement… Non pardon, pourquoi elles sont notre air ! Tu
sais ce que tu devrais faire ? Y aller maintenant, et surtout, adieu, et
tâche d’être heureux, hein !
Jësseï avait des gros yeux, il ne comprenait pas trop ce
qu’il se passait, à part que cette créature brillante n’arrêtait pas de parler,
et qu’il n’avait pas tout compris… Alors d’après ce qu’il avait compris, il
fallait qu’il demande pourquoi les étoiles faisaient de l’air, mais il ne
voyait pas trop pourquoi. Cette boule de poil était complètement surexcitée, on
aurait dit son père quand il avait bu trop de café, ce genre de chose.
- Euh…
- Ah je sais ! Tu veux peut-être sauver le monde en
fait ? Désolé je peux rien pour toi.
- Bah en fait….
- Quoi ? Sauver les étoiles du Géographe ?
Tiens d’ailleurs comment je sais que y a un chasseur nommé le Géographe, tu
dois te demander hein ? Bah en fait, je suis sorti de ma grotte un jour,
mais chut le dit pas aux pierres précieuses sinon elles vont pleurer.
- Euh….. Mais….. Oui je voudrais les sauver oui !
- D’accord ! Alors tiens !
Et sans ménagement, le koala arracha une pierre, qui si elle
avait été vivante, aurait sûrement fondu en larmes. Il l’enroula aussi vite que
possible dans une sorte de chiffon sale qui avait du servir pendant des années
au vu de son état, et le tendit à Jësseï qui se demandait ce que la bestiole
faisait.
- C’est une pierre qui rend aveugle, alors évite de le
déballer devant toi.
- Pourquoi une pierre qui rend aveugle ?
- Oh parce qu’elle brille énormément !
- Non mais pourquoi vous me donnez ça ?
- Ben, pour aveugler le Géographe. Comme ça il ne pourra
plus jamais voir les étoiles et les attaquer, ce n’est pas une bonne idée,
ça ?
Le koala semblait sûr de lui, même si son idée venait de
nulle part – un peu comme lui d’ailleurs - donc l’enfant n’osait pas faire une
remarque, alors il se contenta de garder la pierre contre lui. Il finit par dire
un petit au revoir timide et de chercher les étoiles. Quand il fut sorti et
qu’il avait fait trois pas, il se demanda où pouvait bien se trouver ses amies,
et eut très peur d’un seul coup de s’être perdu. Jësseï voulait pleurer de
nouveau, mais se disait qu’il fallait qu’il soit courageux.
Pendant ce temps, les étoiles avaient été découverte par le
Géographe, qui comptaient bien les massacrer toutes. Lui, il ne savait pas
qu’elles étaient essentielles pour la respiration. Il n’y avait que
l’Aiguilleur qui connaissait ce fait, vous vous en doutez bien, vu que sinon ça
aurait pu être un moyen pour quelqu’un de dominer le monde, et il préférait
vraiment éviter ce genre de situation. Logique, pour un dictateur.
Le Géographe sortit donc son attirail, diverses armes toutes
plus étranges les unes que les autres mais qui terrifiaient les étoiles qui se
mirent à voler dans tous les sens, en brouillant leurs chants si beaux quand
ils étaient en harmonie.
- Arrêtez-vous là !
Le petit garçon qui avait entendu le cri de ses amies avait
finalement retrouvé son chemin, et il refusait qu’on s’en prenne à ces jolies
choses, c’était vraiment trop injuste. Il sortit la pierre de son chiffon et se
protégea les yeux pour ne pas se faire aveugler à son tour. L’enfant entendit
alors juste un cri puissant qui suppliait à l’aide, puis plus rien, comme si le
chasseur était tombé à terre et ne bougeait plus depuis. D’ailleurs quand
Jësseï rouvrit les yeux, c’est ce qu’il constata.
Le silence se fit alors, et aux alentours tout le monde se
tût. Les ténèbres envahirent l’espace, alors que la lumière qui irradiait des
créatures jaunes était toujours présente. L’homme n’était pas mort, pourtant,
juste à terre, et assommé par cette lumière trop puissante qui venait de fermer
ses yeux à jamais. La pierre tomba des mains de l’enfant et roula à ses pieds,
elle s’était arrêtée de briller et semblait comme morte, ce qui en un sens
était l’évènement le plus triste de ce moment. Après tout, les pierres avaient
l’air si vivantes, dans la grotte….
Le fait que le Géographe ne voit plus rien n’était pas si
mal. Non, au contraire. Cela signifiait que les soleils miniatures étaient
libres pour de bon, et que Jësseï aussi. Plus personne ne viendrait les
chercher, jamais.
L’Aiguilleur avait perdu la bataille cette fois….Mais pour
un enfant, qu’est ce que ça pouvait bien lui faire, il avait encore tout un tas
de gens à ses ordres ! Et un chasseur, il finirait bien par en retrouver
un.
Un grand bruit se fit alors entendre, car les étoiles se
réjouirent sur le champ de ce qu’il venait de se passer, entonnant des milliers
de notes avec plus de fougue encore.
- Excusez-moi !
Parce que le petit garçon était quand même curieux. Et que
si tout était bien qui finit bien, cette question lui brûlait les lèvres depuis
que l’étrange gardien des pierres lui avait parlé :
- C’est vrai que vous êtes l’air de la Terre ?
Les étoiles se rassemblèrent soudainement autour de lui et
se mirent à tourner tout autour de lui en riant et en chantant, alors un chant
différent de celui de d’habitude, plus doux et mystérieux, aux paroles tout
autant énigmatiques pour un enfant qui ne connaissait rien
C’était juste beau. Il n’y avait aucun mot pour décrire ça.
Lumineux comme des lucioles, des lampions, dans cette nuit perpétuelle. Jësseï
se sentait bien, et avait l’impression qu’il n’avait pas besoin d’être
ailleurs. D’ailleurs, pourquoi retourner dans ce monde artificiel avec des
parents aux règles strictes avec un avenir au côté d’un type qui avait osé
vouloir faire du mal aux étoiles ?
Non, à la place, l’enfant se contenta d’écouter les paroles
que chantaient ses amies :
« Ephémère, comme l’air,
tu seras.
Un humain voilà ce que j’ai décidé pour toi.
Le loup n’entendit pas cette chanson, et mangea le monde.
De ses crocs puissants, il déchira tout, qui devint sombre.
Mais alors, que les hommes étaient persuadés de mourir
Sans oxygène, sans soleil, ils n’étaient plus rien.
Nous apparurent, sœurs aux grands rires.
Nous sommes les étoiles, de là où la lumière vient.
Ironique existence, du pays des rêves,
Nous vivons en apportant par notre chaleur,
Tout ce qu’il faut pour que les hommes ne meurent.
Pas tout de suite, le temps de respirer sans trêve.
Nous sommes les gardiennes du pays des roses
Mais aussi du monde des songes.
Nous sommes l’air, tente de nous toucher si tu l’oses
Et tu verras à quel point ce n’est pas un mensonge….
De dire que nous sommes la vie du monde.
Que nous sommes celles qui permettent aux humains de vivre.
Nous sommes les étoiles, reines et vagabondes.
Qui vaquons ça et là pour vous faire survivre. »
Jësseï sourit, et même s’il n’avait pas tout compris à la
chanson, il se sentit bien auprès de sa nouvelle famille.
Et ça lui suffisait.
Fin.
Donc les musiques utilisés sont celles de la comédie du
Petit Prince même s’il en manque deux il me semble parce que je les aime pas.
Il y a donc : Droit devant soi, Je t'ordonne, C'est la consigne, L'Aiguilleur,
La Terre, Les grandes personnes sont comme ça, Je bois pour oublier, Moi je, Le
jardin des roses, Je prends note, L'Echo, Puisque c'est ma rose, On aura
toujours rendez-vous, Je suis un homme sérieux, Chercher la source, Près d'elle,
Apprivoise moi, Les Baobabs, Adieu et tâche d'être heureux, C'est un chapeau
c'est beau, c'est juste tres tres beau
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