samedi 20 juillet 2013

24h de la nouvelle - La fête à la prison

Note de l'auteur : Il fallait donc écrire durant 24h, une nouvelle. J'en ai écris 5 parce que je suis un peu cinglé dans ma tête, et en plus de tout ça, j'aurais pu faire mieux mais comme demain je pars retourner chez moi, ben ça allait être difficile. Du coup, je posterais petit à petit les 5 textes.
La contrainte était de placer 5 titre de musique d'un seul artiste dans la nouvelle.
Cette nouvelle, j'ai eut l'idée en tête immédiatement quand j'ai entendu ma préféré de ce groupe.

Au fait, je n’y connais rien en prison. Alors par pitié, si cette  nouvelle ne correspond pas du tout à l’univers qu’on retrouve dans ce lieu, et que c’est décalé, vous m’en voyez désolé. Prenez là au deuxième degré, d’ailleurs.
Si vous connaissez les chansons, vous reconnaîtrez tout de suite, parce que les titres sont vraiment flagrants, et qu’en plus je fais complètement référence à l’une d’entre elles.

Néanmoins, bonne lecture :).

Image : http://trenchmaker.deviantart.com/

* * *



Ce jour là, c’était la fête à la prison. Les gens en avaient marre de déprimer, les baraqués en avait marre de violer les pédophiles, les violeurs en avaient marre de côtoyer les assassins, les préjugés en avaient marre de passer pour des sales types, et les matons ne pouvaient plus supporter d’être traités en se faisant cracher dessus tout ça parce qu’ils surveillaient la prison, c’était n’importe quoi comme façon de pensée quoi.
Alors, ils avaient décidé que c’était fini la sombritude, la dark attitude, et tout ce qui suit. Ils souffraient assez avec ces murs en crépi où les prisonniers ne pouvaient pas se défouler alors bon. Non mais vous y croyez vous ? Des murs en crépi ! Le crépi était le pire matériau qui pouvait exister sur Terre, c’était tout à fait horrible, ça faisait mal aux mains, d’ailleurs quand on le touchait, ça donnait envie d’hurler. Non seulement les prisonniers souffraient d’être enfermés mais en plus on leur imposait ça ! C’était inadmissible, révoltant, etc. Un psychiatre ou une quelconque association aurait pu faire tout un fouillis à ce propos….Et pourtant, rien. Peut-être parce que les lycéens en internat aussi, en avaient du crépi, et qu’ils se plaignaient bien assez là-dessus pour qu’on écoute en plus des simples prisonniers.

Bref, nous nous éloignons du sujet, alors retournons à notre sujet principal….

- De quoi ? Celui du mouton qu’on appelait Jingle Bells ?

Qui vient d’interrompre mon délire de narrateur ? Ah je vois, c’est le prisonnier numéro 404, bien sûr ce n’est pas son nom et son numéro est totalement secondaire, mais c’est pour garder l’anonymat. Forcément, il faut toujours qu’il fasse le malin, parce qu’il a réussi à berner la police pendant des années… C’est n’importe quoi ce genre de criminels, ce sont des génies du crime, et où est-ce qu’on les place ? Dans des pauvres cellules grises moches et pleines de crépi ! Je sais, j’ai vraiment une haine contre ce matériau de mur, mais si vous saviez ce que c’était, vous me comprendriez parfaitement.
Bon bref, revenons à notre sujet…Non pas le mouton ! Je parle bien sûr de la fête à la prison qui se profilait pour samedi. Ils avaient décidé de faire une soirée sketch. En clair, chacun des prisonniers allaient se mettre en scène pour faire un truc drôle….Oui, même le violeur là bas, qui aurait dû être enfermé en hôpital psychiatrique pour dépression et qui a failli tuer sa fille en plus de la violer.

- Mais c’est très bien de violer sa fille ! J’ai fait la même moi !

Oui, mais toi…Bon vous avez fini d’interrompre mes bêtises ? C’est moi qui raconte l’histoire, pas vous ! Où en étais-je ? A la fête à la prison. Bref, il fallait que tout se passe bien, n’empêche, et les matons étaient tous prêts à participer….Dans la surveillance des prisonniers pour les arrêter avant qu’ils fassent des énormes bêtises.

- N’empêche comment tu racontes ça, on dirait qu’on est violents, et débiles aussi !
- C’est votre faute, je vous signale, les gars. Vous êtes débiles.
- REPETE ?!

Bon fuyons vite et continuons donc notre histoire tranquillement. Je m’excuse du dérangement, mais maintenant normalement il ne devrait plus y avoir personne pour faire des remarques acerbes, et/ou inutiles, ça dépend de votre point de vue. Je devrais m’enfermer dans une cellule vide plein de crépi, là je serais sûr qu’il n’y aurait vraiment personne pour…D’accord j’arrête, j’arrête, et je continue mon histoire.
Donc nous…pardon, la prison était préparée pour ça, et tout devait bien se passer, à quelques exceptions près, normalement prévues, bien évidemment.

Le spectacle fut dont en préparation, certains se faisaient des costumes…Car en effet, certains prisonniers avaient des talents cachés de coutures. D’ailleurs, je me souviens qu’à ce moment là ça y allait dans les blagues sur les homosexuels. Et vas y que je te traite de pédale, ou de tapette par ci par là…En plus d’être débiles, ils étaient immatures, même les handicapés mentaux sont parfois plus intelligents qu’eux, que voulez vous.
Mais nous nous éloignons encore. Donc, certains faisaient leurs textes aussi, et d’autres préféraient improviser même si ça risquait d’être légèrement effrayant. Surtout si c’est un sérial-killer qui vous fait un sketch sur ses anciennes victimes… Non franchement, ça allait forcément ressembler à un pur spectacle d’humour noir.

Mais tout s’est préparé dans le calme, c’était déjà pas mal. Nous avions même calmé les ardeurs de certains pour les remplacer par de la créativité qu’on ne leur aurait jamais cru, alors c’est dire ! Ainsi, tout se passait bien comme je l’ai dit.
Le directeur craignait quand même le pire, et les surveillants aussi. Les gardiens s’entrainaient un peu tous les jours contre les émeutes, et les journalistes eux, venaient à nos portes pour avoir des informations sur ce spectacle de clowns psychopathes. D’ailleurs c’est comme ça que l’on avait nommé notre spectacle…Dans le journal. Nous, nous l’avions nommé « Samedi et Sketch », et je trouvais que ça allait parfaitement. Neutre, simple, et surtout, personne ne pouvait rien dire car ça concernait tout le monde.
Nous avons ainsi pu éviter des bagarres du genre « j’en ai marre on parle de toi dans le titre, sale sociopathe ! » « Et toi tu t’es vu, avec ton crime dans le titre, moi je ne suis pas voleur, je suis violeur, j’ai aussi le droit à ma place sur le titre, merde ! ».
C’était bien la preuve que tout le monde faisait de son mieux pour que tout ce passe bien. Nous y croyions tous, moi le premier d’ailleurs.

Plus ça allait, plus le samedi, c’est à  dire le jour fatidique où nous allions voir si nos « pensionnaires » savaient se tenir juste pour une soirée, plus je le sentais bien….Et en même temps j’avais un maudit pressentiment qui me poursuivait jusque dans mes rêves, car ça, des cauchemars sur…

- Moi un jour j’ai fait un rêve où ma femme me parlait, c’était assez glauque vu que je l’ai éventré et que…

Ma cachette était mauvaise, attendez j’en retrouve une. Donc je disais, des cauchemars sur cette soirée, j’en faisais quasiment toutes les nuits.
Et forcément, comme vous vous en  doutez, le jour est arrivé. Toute la journée, mes ongles ont soufferts tellement que je les ai rongés, j’en ai même fait saigner un, et c’était assez moche à voir. Beaucoup de prisonniers se moquaient de moi, mais j’en avais rien à faire, j’avais raison d’avoir peur, n’est ce pas ? Ils étaient capables de tout !
Bon d’accord j’aurais aussi pu leur faire confiance, d’autant plus que les pires sale types restaient dans leur cellule sans bouger, punis pour leurs infamies, mais bon ça ne changeait pas que les moins pire sale types, restaient quand même de sortie et faisaient des sketchs.

Même si j’avoue, ils m’amusaient avec leur costumes tout fait, où leur façon de répéter leur texte avant le spectacle, c’était marrant à voir, mais juste après je me rappelais le crime qu’il avait commis, et ce même si c’était juste un dealage de drogue, ça me refroidissait. Et je sais j’invente des mots, mais je m’en moque, d’accord ?

Nous étions donc samedi soir.
Le pire de tout, c’était qu’ils avaient tous choisi que ça serait moi le présentateur, devant un public comment dire… Plein de famille des prisonniers, de journalistes moqueurs et de personnel…. C’était assez bizarre et hétéroclite, mais pourquoi pas.
J’avais mis un beau costume ce jour là, c’était celui que j’avais porté le jour de l’enterrement de mon père après sa crise cardiaque. Bien évidemment, vous vous en doutez, le choix était voulu et voulait bien dire que je n’avais aucune envie d’être là et que je craignais pour ma vie.
Je regrettais tant d’avoir voulu faire ce métier… Je me souviens des mots que j’ai prononcé ce soir là : « Bonsoir à tous, nous allons donc vous présenter notre spectacle intitulé Samedi et Sketch et… »

- Et là je t’ai interrompu et j’ai beuglé un grand « C’est moi qui passe en premier ! Salut à tous ! Je suis le prince du rock’n’roll ! »

Oui Jérémy, en effet.
Mais ce n’est pas vrai, où ils me suivent ?!

- Ben on y peut rien, tu écris sur ton ordinateur en mystère, alors on avait envie de savoir ce que tu écrivais.
- Vous devriez être dans vos cellules !
- C’est la pause, on s’en moque.

Soit, mais bon ce n’est pas pour ça que je dois être suivi par des apprentis stalkers….Quoique Louis en est un vrai lui. Enfermé pour harcèlement moral violent. Il est dingue ce type, mais c’est bizarre, il a eut beau avoir un suivi psychiatrique, ils l’ont trouvé tout à fait presque normal.
Bref, ils avaient l’air tout guilleret, et au début ça se passait plutôt bien, même si ma place de présentateur avait été totalement placée en rôle secondaire vu le bruit qu’ils faisaient. Ils ressemblaient un peu à des gamins finalement quand j’y repense.

- T’as écrit quoi là ? Des gamins ?!
- Non rien, rien.

Ah bon sang, vais-je pouvoir continuer cette histoire sans être arrêté en permanence ? Oui ? Non ? Bref, je continue donc. Où en étais-je.
Ah oui, à comment ils étaient. Des enfants. C’était mignon, un peu, avant que je me rappelle soudain de nouveau qu’est ce qu’ils avaient fait.

- Pourquoi ça te bloque à chaque fois ?

Je n’ai rien à répondre à cette remarque, je préfère continuer mon histoire donc.
Bien évidemment, je suis sûr que vous êtes persuadés qu’il s’est produit une chose terrible après et tout. Qu’un des meurtriers ou des agresseurs à pêté un plomb et tout détruit ou tenter de tuer quelqu’un. N’est ce pas ?
Moi aussi j’y ai cru. Parce que j’avoue, j’avais pas trop confiance en eux, et plus vraiment en l’humanité.
Pourtant, ils se sont amusés, certes, certains sketchs étaient mauvais ou totalement effrayants – de l’humour noir, je vous avais dit ! – mais c’était très beau. Je vous avoue même que…Attendez je m’éloigne un peu d’eux pour écrire ce passage.
Donc oui, j’avouerais que j’ai même versé une larme à un moment. Personne ne m’a vu à cet instant, mais cet instant restera mémorable dans mon cœur quand même.

Et finalement, l’un d’entre eux est rentré sur scène et à hurler à la foule un : « Maintenant, et si on chantait ?! »

Alors tout le monde s’est mit à chanter, et je peux vous dire que ça a été un gros bazar là, oui en effet. Tous les prisonniers ont grimpés sur scène, et se sont mit à beugler de ci de là tous les airs qu’ils connaissaient.
Comme dans une chorale ou un orchestre désaccordé. Ca y allait entre les comptines, parfois remixés à leur sauce en version glauque ou juste humoristique, ou les chansons de rap, voir de rock, ou même quelques de chansons françaises « d’antan ». Il y avait de tout, même de l’anglais, de l’espagnol et une bretonne, c’était beau, c’était magique.
Et même si toutes ses personnes avaient un jour fait du mal dans leur vie à qui que ce soit, et jugé pour cette raison, même s’ils n’étaient peut-être pas encore prêt à sortir car prêt à recommencer, c’était joli et puis c’est tout.

- Wouaah c’est trop beau ce que t’as écrit sur nous !

Ils sont tous autour de moi, enfin j’exagère quand je dis ça, parce qu’ils ne sont bien sûr pas tous là. Ils m’applaudissent, me charrient, m’embêtent mais me félicitent. Ils me disent que je devrais faire publier ce texte, même si je sais bien qu’il est trop court.
Ca me fait plaisir, parce que si j’ai écrit ça, c’était pour faire connaître cette soirée du samedi soir qui s’est passé tellement mieux que je l’imaginais….

Oui, tellement bien, qu’encore maintenant, je crois en ces gars.
Je l’avoue et je l’admets.
J’ai foi en l’humanité. Un peu quand même.

Fin.


Alors, pour les musiques, ça vient d’Oldelaf et Monsieur D, avec la fête à la prison (et oui), et « le mouton qui s’appelait Jingle Bells », le prince du rock’n’roll, et si on chantait, samedi et sketch et le crépi =D. 

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