La contrainte était de placer 5 titre de musique d'un seul artiste dans la nouvelle.
Cette nouvelle, j'ai eut l'idée en tête immédiatement quand j'ai entendu ma préféré de ce groupe.
Au fait, je n’y connais rien en prison. Alors
par pitié, si cette nouvelle ne
correspond pas du tout à l’univers qu’on retrouve dans ce lieu, et que c’est
décalé, vous m’en voyez désolé. Prenez là au deuxième degré, d’ailleurs.
Si vous connaissez les chansons, vous reconnaîtrez tout de
suite, parce que les titres sont vraiment flagrants, et qu’en plus je fais
complètement référence à l’une d’entre elles.
Ce jour là, c’était la fête à la prison. Les gens en avaient
marre de déprimer, les baraqués en avait marre de violer les pédophiles, les
violeurs en avaient marre de côtoyer les assassins, les préjugés en avaient
marre de passer pour des sales types, et les matons ne pouvaient plus supporter
d’être traités en se faisant cracher dessus tout ça parce qu’ils surveillaient
la prison, c’était n’importe quoi comme façon de pensée quoi.
Alors, ils avaient décidé que c’était fini la sombritude, la
dark attitude, et tout ce qui suit. Ils souffraient assez avec ces murs en
crépi où les prisonniers ne pouvaient pas se défouler alors bon. Non mais vous
y croyez vous ? Des murs en crépi ! Le crépi était le pire matériau
qui pouvait exister sur Terre, c’était tout à fait horrible, ça faisait mal aux
mains, d’ailleurs quand on le touchait, ça donnait envie d’hurler. Non
seulement les prisonniers souffraient d’être enfermés mais en plus on leur
imposait ça ! C’était inadmissible, révoltant, etc. Un psychiatre ou une
quelconque association aurait pu faire tout un fouillis à ce propos….Et
pourtant, rien. Peut-être parce que les lycéens en internat aussi, en avaient
du crépi, et qu’ils se plaignaient bien assez là-dessus pour qu’on écoute en
plus des simples prisonniers.
Bref, nous nous éloignons du sujet, alors retournons à notre
sujet principal….
- De quoi ? Celui du mouton qu’on appelait Jingle
Bells ?
Qui vient d’interrompre mon délire de narrateur ? Ah je
vois, c’est le prisonnier numéro 404, bien sûr ce n’est pas son nom et son
numéro est totalement secondaire, mais c’est pour garder l’anonymat. Forcément,
il faut toujours qu’il fasse le malin, parce qu’il a réussi à berner la police
pendant des années… C’est n’importe quoi ce genre de criminels, ce sont des
génies du crime, et où est-ce qu’on les place ? Dans des pauvres cellules
grises moches et pleines de crépi ! Je sais, j’ai vraiment une haine
contre ce matériau de mur, mais si vous saviez ce que c’était, vous me
comprendriez parfaitement.
Bon bref, revenons à notre sujet…Non pas le mouton ! Je
parle bien sûr de la fête à la prison qui se profilait pour samedi. Ils avaient
décidé de faire une soirée sketch. En clair, chacun des prisonniers allaient se
mettre en scène pour faire un truc drôle….Oui, même le violeur là bas, qui
aurait dû être enfermé en hôpital psychiatrique pour dépression et qui a failli
tuer sa fille en plus de la violer.
- Mais c’est très bien de violer sa fille ! J’ai fait
la même moi !
Oui, mais toi…Bon vous avez fini d’interrompre mes
bêtises ? C’est moi qui raconte l’histoire, pas vous ! Où en étais-je ?
A la fête à la prison. Bref, il fallait que tout se passe bien, n’empêche, et
les matons étaient tous prêts à participer….Dans la surveillance des
prisonniers pour les arrêter avant qu’ils fassent des énormes bêtises.
- N’empêche comment tu racontes ça, on dirait qu’on est
violents, et débiles aussi !
- C’est votre faute, je vous signale, les gars. Vous êtes
débiles.
- REPETE ?!
Bon fuyons vite et continuons donc notre histoire
tranquillement. Je m’excuse du dérangement, mais maintenant normalement il ne
devrait plus y avoir personne pour faire des remarques acerbes, et/ou inutiles,
ça dépend de votre point de vue. Je devrais m’enfermer dans une cellule vide
plein de crépi, là je serais sûr qu’il n’y aurait vraiment personne pour…D’accord
j’arrête, j’arrête, et je continue mon histoire.
Donc nous…pardon, la prison était préparée pour ça, et tout
devait bien se passer, à quelques exceptions près, normalement prévues, bien
évidemment.
Le spectacle fut dont en préparation, certains se faisaient
des costumes…Car en effet, certains prisonniers avaient des talents cachés de
coutures. D’ailleurs, je me souviens qu’à ce moment là ça y allait dans les
blagues sur les homosexuels. Et vas y que je te traite de pédale, ou de tapette
par ci par là…En plus d’être débiles, ils étaient immatures, même les
handicapés mentaux sont parfois plus intelligents qu’eux, que voulez vous.
Mais nous nous éloignons encore. Donc, certains faisaient
leurs textes aussi, et d’autres préféraient improviser même si ça risquait d’être
légèrement effrayant. Surtout si c’est un sérial-killer qui vous fait un sketch
sur ses anciennes victimes… Non franchement, ça allait forcément ressembler à
un pur spectacle d’humour noir.
Mais tout s’est préparé dans le calme, c’était déjà pas mal.
Nous avions même calmé les ardeurs de certains pour les remplacer par de la
créativité qu’on ne leur aurait jamais cru, alors c’est dire ! Ainsi, tout
se passait bien comme je l’ai dit.
Le directeur craignait quand même le pire, et les
surveillants aussi. Les gardiens s’entrainaient un peu tous les jours contre
les émeutes, et les journalistes eux, venaient à nos portes pour avoir des
informations sur ce spectacle de clowns psychopathes. D’ailleurs c’est comme ça
que l’on avait nommé notre spectacle…Dans le journal. Nous, nous l’avions nommé
« Samedi et Sketch », et je trouvais que ça allait parfaitement.
Neutre, simple, et surtout, personne ne pouvait rien dire car ça concernait
tout le monde.
Nous avons ainsi pu éviter des bagarres du genre « j’en
ai marre on parle de toi dans le titre, sale sociopathe ! » « Et
toi tu t’es vu, avec ton crime dans le titre, moi je ne suis pas voleur, je
suis violeur, j’ai aussi le droit à ma place sur le titre, merde ! ».
C’était bien la preuve que tout le monde faisait de son
mieux pour que tout ce passe bien. Nous y croyions tous, moi le premier
d’ailleurs.
Plus ça allait, plus le samedi, c’est à dire le jour fatidique où nous allions voir
si nos « pensionnaires » savaient se tenir juste pour une soirée,
plus je le sentais bien….Et en même temps j’avais un maudit pressentiment qui
me poursuivait jusque dans mes rêves, car ça, des cauchemars sur…
- Moi un jour j’ai fait un rêve où ma femme me parlait,
c’était assez glauque vu que je l’ai éventré et que…
Ma cachette était mauvaise, attendez j’en retrouve une. Donc
je disais, des cauchemars sur cette soirée, j’en faisais quasiment toutes les
nuits.
Et forcément, comme vous vous en doutez, le jour est arrivé. Toute la journée,
mes ongles ont soufferts tellement que je les ai rongés, j’en ai même fait
saigner un, et c’était assez moche à voir. Beaucoup de prisonniers se moquaient
de moi, mais j’en avais rien à faire, j’avais raison d’avoir peur, n’est ce
pas ? Ils étaient capables de tout !
Bon d’accord j’aurais aussi pu leur faire confiance,
d’autant plus que les pires sale types restaient dans leur cellule sans bouger,
punis pour leurs infamies, mais bon ça ne changeait pas que les moins pire sale
types, restaient quand même de sortie et faisaient des sketchs.
Même si j’avoue, ils m’amusaient avec leur costumes tout
fait, où leur façon de répéter leur texte avant le spectacle, c’était marrant à
voir, mais juste après je me rappelais le crime qu’il avait commis, et ce même
si c’était juste un dealage de drogue, ça me refroidissait. Et je sais
j’invente des mots, mais je m’en moque, d’accord ?
Nous étions donc samedi soir.
Le pire de tout, c’était qu’ils avaient tous choisi que ça
serait moi le présentateur, devant un public comment dire… Plein de famille des
prisonniers, de journalistes moqueurs et de personnel…. C’était assez bizarre
et hétéroclite, mais pourquoi pas.
J’avais mis un beau costume ce jour là, c’était celui que
j’avais porté le jour de l’enterrement de mon père après sa crise cardiaque.
Bien évidemment, vous vous en doutez, le choix était voulu et voulait bien dire
que je n’avais aucune envie d’être là et que je craignais pour ma vie.
Je regrettais tant d’avoir voulu faire ce métier… Je me
souviens des mots que j’ai prononcé ce soir là : « Bonsoir à tous,
nous allons donc vous présenter notre spectacle intitulé Samedi et Sketch
et… »
- Et là je t’ai interrompu et j’ai beuglé un grand
« C’est moi qui passe en premier ! Salut à tous ! Je suis le
prince du rock’n’roll ! »
Oui Jérémy, en effet.
Mais ce n’est pas vrai, où ils me suivent ?!
- Ben on y peut rien, tu écris sur ton ordinateur en
mystère, alors on avait envie de savoir ce que tu écrivais.
- Vous devriez être dans vos cellules !
- C’est la pause, on s’en moque.
Soit, mais bon ce n’est pas pour ça que je dois être suivi
par des apprentis stalkers….Quoique Louis en est un vrai lui. Enfermé pour
harcèlement moral violent. Il est dingue ce type, mais c’est bizarre, il a eut
beau avoir un suivi psychiatrique, ils l’ont trouvé tout à fait presque normal.
Bref, ils avaient l’air tout guilleret, et au début ça se
passait plutôt bien, même si ma place de présentateur avait été totalement placée
en rôle secondaire vu le bruit qu’ils faisaient. Ils ressemblaient un peu à des
gamins finalement quand j’y repense.
- T’as écrit quoi là ? Des gamins ?!
- Non rien, rien.
Ah bon sang, vais-je pouvoir continuer cette histoire sans
être arrêté en permanence ? Oui ? Non ? Bref, je continue donc.
Où en étais-je.
Ah oui, à comment ils étaient. Des enfants. C’était mignon,
un peu, avant que je me rappelle soudain de nouveau qu’est ce qu’ils avaient
fait.
- Pourquoi ça te bloque à chaque fois ?
Je n’ai rien à répondre à cette remarque, je préfère
continuer mon histoire donc.
Bien évidemment, je suis sûr que vous êtes persuadés qu’il
s’est produit une chose terrible après et tout. Qu’un des meurtriers ou des
agresseurs à pêté un plomb et tout détruit ou tenter de tuer quelqu’un. N’est
ce pas ?
Moi aussi j’y ai cru. Parce que j’avoue, j’avais pas trop
confiance en eux, et plus vraiment en l’humanité.
Pourtant, ils se sont amusés, certes, certains sketchs
étaient mauvais ou totalement effrayants – de l’humour noir, je vous avais
dit ! – mais c’était très beau. Je vous avoue même que…Attendez je
m’éloigne un peu d’eux pour écrire ce passage.
Donc oui, j’avouerais que j’ai même versé une larme à un
moment. Personne ne m’a vu à cet instant, mais cet instant restera mémorable
dans mon cœur quand même.
Et finalement, l’un d’entre eux est rentré sur scène et à
hurler à la foule un : « Maintenant, et si on chantait ?! »
Alors tout le monde s’est mit à chanter, et je peux vous
dire que ça a été un gros bazar là, oui en effet. Tous les prisonniers ont
grimpés sur scène, et se sont mit à beugler de ci de là tous les airs qu’ils
connaissaient.
Comme dans une chorale ou un orchestre désaccordé. Ca y
allait entre les comptines, parfois remixés à leur sauce en version glauque ou
juste humoristique, ou les chansons de rap, voir de rock, ou même quelques de
chansons françaises « d’antan ». Il y avait de tout, même de
l’anglais, de l’espagnol et une bretonne, c’était beau, c’était magique.
Et même si toutes ses personnes avaient un jour fait du mal
dans leur vie à qui que ce soit, et jugé pour cette raison, même s’ils
n’étaient peut-être pas encore prêt à sortir car prêt à recommencer, c’était
joli et puis c’est tout.
- Wouaah c’est trop beau ce que t’as écrit sur nous !
Ils sont tous autour de moi, enfin j’exagère quand je dis
ça, parce qu’ils ne sont bien sûr pas tous là. Ils m’applaudissent, me
charrient, m’embêtent mais me félicitent. Ils me disent que je devrais faire
publier ce texte, même si je sais bien qu’il est trop court.
Ca me fait plaisir, parce que si j’ai écrit ça, c’était pour
faire connaître cette soirée du samedi soir qui s’est passé tellement mieux que
je l’imaginais….
Oui, tellement bien, qu’encore maintenant, je crois en ces
gars.
Je l’avoue et je l’admets.
J’ai foi en l’humanité. Un peu quand même.
Fin.
Alors, pour les musiques, ça vient d’Oldelaf et Monsieur D,
avec la fête à la prison (et oui), et « le mouton qui s’appelait Jingle
Bells », le prince du rock’n’roll, et si on chantait, samedi et sketch et
le crépi =D.
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