Pour ce texte, c'est sur L'amour est enfant de bohème de Carmen, que j'ai écrit.
* * *
Nous étions l’uns et l’autre assis sur une chaise.
Complètement à l’opposé d’une salle, nous ne faisions que nous fixer, sans nous
approcher. Nous restions là, stoïques et immobile sur cette assise. Si l’un de
nous faisait un moment, il se contentait de se gratter à l’endroit où ça le
démangeait, et voilà tout.
Soudain, une musique se mit à retentir et comme deux
marionnettes tirés par des fils, nous nous mettons debout, mais nos regards ne
cessent de se croiser sans se décrocher. Nous avançons à gauche, à droite, se
laissant bercer par la danse que produisaient nos pieds au rythme de la
musique.
Doucement, un à un, puis plus vite, avec plus de force. Mon
cœur battait, je savais rester calme et je voyais bien que celui que je
regardais restait dans le même état d’esprit que moi.
Et enfin, chacun de nous avançait vers l’autre, en silence,
sans murmure, sans bruit.
Juste pour voir, juste pour se provoquer, juste pour
s’essayer.
Quand enfin nous fûmes l’un en face de l’autre, nos yeux se
foudroyaient d’un coup de foudre si violent que nous pouvions, j’en suis sûr,
chacun sentir la terre trembler sous nos pieds.
L’électricité qui rodait autour de nous faisait
s’entrechoquer les parois de nos cœurs couverts de deux sentiments
contradictoires. Je te haïssais comme je t’adorais. Et je suis sûr qu’à
l’époque, tu ressentais la même chose que moi.
Encore maintenant.
Nous ne bougions pas de nouveau, la danse était finie,
chacun était assez surpris de tout ce que nous ressentions. Nous n’y croyions
pas tout les deux, n’est ce pas ?
En silence, je sentis mon visage se rapprocher du tien, et
comme l’imprévu était de fête pour cette soirée si belle couverte d’éclairs de
l’orage au dehors, nous nous sommes mis à nous embrasser.
Et c’était le début de la relation la plus orageuse que
toute la terre eut à porté depuis ce jour là.
Fin
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