samedi 27 juillet 2013

Tirage au sort et musique - Barndance

Note de l'auteur : J'ai donc écrit ce texte selon ce que m'inspirais "Barndance" d'Alexander Rybak. C'est un peu impossible et bizarre mais tant pis c'est ce qui m'est venu dans la tête.

* * *

Il n’osait pas.
S’il le faisait tout le monde le regarderait, puis ensuite quand on le verrait dans la rue on le pointerait du doigt comme un malpropre en chuchotant des choses sur lui qu’il n’entendrait pas mais qu’il connaitrait tout de même.
Il ne voulait surtout pas. S’il s’avançait, sa réputation serait anéantie. Sa mère lui avait dit de ne pas bouger, que les gens de son rang se contentaient de regarder ce que les gueux faisaient et de ne faire que se moquer et faire semblant d’être amuser. Applaudir, une fois, deux fois, se mettre dans le rythme puis avoir hâte de rentrer, tel était son devoir.
Et pourtant. Pourtant dans son cœur résonnait la musique et son harmonie, pour de vrai, ces claquements de mains n’étaient absolument pas superficiels, il avait envie de bouger, de se mettre sur scène et de danser avec les autres, et ce quoiqu’on dise, quoiqu’on lui reproche. Plus la musique montait dans sa tête, plus son cœur battait en chœur, plus il avait du mal à retenir ses jambes de ne pas bouger.
Il sentait le regard perçant des autres, prêt à se jeter sur lui dès le premier faux pas qu’il ferait. Prêt à l’anéantir s’il osait s’agrouper avec ses pauvres gens qui ne faisaient ça que pour la monnaie et non pas pour le plaisir, selon eux. 
Le plaisir. Depuis combien de temps ne l’avait-il pas senti vibrer entre ses doigts ? Il avait beau commander des filles de joies, il ne sentait rien lorsqu’il les déshabillait et qu’il allait découvrir leur corps au fur et à mesure. Les repas que lui préparait le cuisinier ne lui faisait même pas chaud au cœur.
Mais en cet instant, il n’avait qu’une envie. Les rejoindre. Sourire, et rire à nouveau. Chanter aussi, peut-être faux parce qu’il n’avait jamais été doué pour ça. Mais les conséquences futures l’écrasaient de tout son poids. Il serait rejeté, traiter comme étant celui qui aura fait ami ami avec des gens qui n’étaient pas de son rang. Ca lui était interdit. Formellement. Il entendait sa mère lui répéter de ne pas bouger, de se tenir droit et de feindre l’amusement, mais il ne pouvait pas feindre en cet instant, vu que cette joie l’envahissait au fur et à mesure que les cordes du violon s’entrechoquaient avec l’arc.
Cela lui rappelait les bals d’autrefois, qui étaient empli de joies plus que d’hypocrisie. Le temps où les gens se parlaient avec courtoisie et non pas par obligation. C’est ce qu’il voulait. Avoir des amis qui ne mentaient pas, des amis sincères, intéressants, qu’il ne connaitrait pas par des ragots ou des préjugés que l’on aurait énoncé sur eux.
Et cette scène qui dansait devant lui ne faisait que lui tendre ses bras pour lui dire « rejoins nous, nous sommes tout ce dont tu as besoin en ce moment ». S’il craquait, tout serait perdu, mais plus il y pensait plus le poids de ses actes disparaissait. De plus, s’il ne le faisait pas, ne se sentirait-il pas vide pendant toute sa vie ? C’était sa dernière chance. De pouvoir enfin sentir son corps se remplir de chaleur, qu’on appelle bonheur. C’était un tout petit geste, qui briserait tout ce qu’il avait bâti certes, mais il préférait vivre dans la bonne humeur et la vérité que dans les mensonges et la bassesse.

- Regardez, Son Altesse le Dauphin viens de quitter sa loge !


Tout le monde avait les yeux rivés sur lui, mais Louis s’en moquait, il n’avait plus peur des regards, la brillance de la musique l’attirait trop. Acceptant la main d’un de ses gitans de passage, il se mêla à la danse et pria pour que sa dernière nuit comme personne raisonnable aux yeux de tous soit la meilleure de tous…Mais de ça, il n’en doutait pas. 

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